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Message de son Excellence monsieur Ibrahim Boubacar Keita, président de la République, Chef de l’Etat au 2ème congres du haut conseil islamique du Mali
Publié le samedi 19 avril 2014  |  Présidence


© aBamako.com par Dia
Réconciliation Nationale: Cérémonie d`Ouverture des Assises Nationales sur le Nord
Bamako, du 1er au 02 Novembre 2013. Dans le cadre de Faire connaître et de partager les préoccupations et les attentes du peuple malien sur la voie de la recherche d`une paix durable, juste et inclusive à travers le pays; SEM. Ibrahima Boubacar Keita, Président de la République du Mali a initié les « Assises Nationales sur le Nord ». Il a présidé leur ouverture ce matin au CICB, sous l`égide du Ministère de la Réconciliation Nationale et du Développement des Régions du Nord, M. Cheick Oumar DIARRAH . Photo: SEM. Ibrahim Boubacar Keita, Président de la République du Mali


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Monsieur le Premier ministre,
Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,
Mesdames et messieurs les chefs d’institution,
Monsieur le Ministre des Affaires Religieuses,
Mesdames et Messieurs les membres du gouvernement,
Monsieur le Président du Haut Conseil Islamique
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Musulmans du Mali, ceux qui sont dans cette salle comme ceux qui n’ont pu être là
Croyants du Mali, ceux qui sont dans cette salle comme ceux qui n’ont pu être là,

Je commencerai comme vous par une prière que j’adresse au Tout-puissant.
Comme doit le faire tout musulman soumis, conscient de la fragilité de l’homme mais convaincu de l’omnipotence et de l’omniscience de Dieu, je demande au Seigneur :
« De nous guider avec ceux qu’IL guide ;
De nous donner la sécurité avec ceux auxquels IL la donne ;
De nous prendre en charge avec ceux qu’IL prend en charge ;
De bénir pour nous ce qu’IL nous a donné ;
De nous protéger contre les pires décisions ;
IL juge et personne ne LE juge ;
Son protégé ne connaîtra pas l’humiliation
Celui qu’IL récuse n'aura pas le dessus ;
IL procure bénédiction et IL reste transcendant
L'on ne peut lui échapper qu'en cherchant refuge auprès de LUI ».

Monsieur le Président du Haut Conseil Islamique,
Distingués ulémas,
Mesdames et messieurs
Je voudrais ensuite vous remercier, vous et tous vos frères et sœurs en islam.
Vous auriez pu tenir vos assises à date prévue.
Mais vous avez décidé de les placer sous ma présidence et d’attendre que les contingences de ma charge me permettent d’être là.
Ce faisant, vous m’avez honoré et grandi.
Que vous honore et vous grandisse !
Je ne vous cacherai pas la fierté et l’émotion que j’éprouve de présider, ce matin du 19 avril 2014, la cérémonie inaugurale de ce Congrès dont la portée n’échappe à personne.
Vu ces temps d’enjeux vitaux.
Vu les menaces de rupture qui hélas guettent notre pays au sortir de sa grave crise existentielle.
Mais aussi et surtout, vu les opportunités que nous donne cette grande nation, de coudre ou recoudre ses enfants, les garder unis dans la richesse que constitue la diversité.

Je ne puis en étant ici ce matin m’empêcher de revisiter les souffrances, les humiliations, les perversions que le Mali a vécues sous l’occupation.
Des donneurs de leçons sont venus, armés de cisailles et de fouets, agressant un islam de tolérance et d’amour.
Des paysans leur ont laissé leurs bras.
Des femmes leur ont laissé leur honneur.
Des chefs de famille ont assisté impuissants à la loi de la kalachnikov édictées par de nouveaux cadis et leur justice à la fois expéditive et punitive.
Des Hafiz quraan, versés dans l’exégèse du livre saint ?
Non ! Pas du tout ! Et quelle honte !

A Tombouctou comme à Gao, certains de ces justiciers sanguinaires étaient connus, la veille de l’occupation, comme charretiers ou cireurs ne sachant rien du Coran.
Rien n’a autant fait mal à l’Islam que ces burins sortis pour démolir les lieux de culte.
Rien n’a autant fait mal à l’Islam que ces amputations et ces flagellations publiques au nom d’une religion dont les messagers n’ont pas hésité devant le viol et les brimades.
Ce n’était pas l’Islam du prophète Mohamed, Paix Sur Lui.
Ce n’était pas l’Islam de Rassouloulah dont Alphonse Lamartine disait déjà en 1854 que :
« Si la grandeur du dessein, la petitesse des moyens, l'immensité du résultat sont les trois mesures du génie de l'homme, qui osera comparer humainement un grand homme de l'histoire moderne à Mahomet ? Les plus fameux n'ont remués que des armes, des lois, des empires; ils n'ont fondé, quand ils ont fondés quelque chose, que des puissances matérielles, écroulées souvent avant eux ».

Non, l’Islam du viol, des flagellations et des amputations imposées à Gao, Tombouctou et Kidal n’est pas du Prophète Mohamed qui força l’admiration de Victor Hugo.
Ce n’était pas enfin l’Islam du prophète Mohamed (PSL) dont le prix Nobel Georges Bernard Shaw, s’interrogeant sur le succès de cette religion écrivait ceci :
« ce n’était pas l’épée qui créait une place pour l’Islam dans le cœur de ceux qui cherchaient une direction à leur vie. C’était cette grande humilité, cet altruisme du Prophète, l’égard scrupuleux envers ses engagements, sa dévotion intense à ses amis et adeptes, son intrépidité, son courage, sa confiance absolue en Dieu et en sa propre mission ».


Monsieur le Président du Haut Conseil Islamique,
Distingués ulemas,
Communautés des croyants
Les temps de remise en cause, de doutes, et d’interpellations que nous avons traversés, ajoutent à vos missions déjà lourdes.
Aujourd’hui plus qu’hier et en raison du cauchemar que nos compatriotes ont vécu, dans un passé récent que nous espérons révolu à jamais, vous avez mission de prouver que l’Islam est amour, tolérance et consentement, seulement amour tolérance et consentement.

Votre mission est de dire et démontrer à vos compatriotes et au monde entier que l’Islam est un et indivisible, que Tidjanes, Quadriyas, Wahabites, Chezlis, sunnites ou chiites, sont tous du peuple de la chahada.
Or quand on a prononcé la chahada, quand on dit la illaha illalah, on ne peut plus tuer.
Quand on a dit la illaha illalah on ne peut plus diviser.
Quand on dit la illaha illalah on ne peut plus calomnier,
Quand on dit la illaha illalah, on ne peut plus tricher.
Votre mission, vous la mesurez pleinement, est de faire en sorte que les musulmans constituent une seule et même famille, au-delà des confréries auxquels ils peuvent appartenir.
Votre mission, vous la mesurez pleinement, est de faire de l’islam la passerelle respectée de la fraternité et de la solidarité humaines.
Ensemble nous devons comprendre que l’islam est une chance pour le Mali qui est un pays de foi, un pays de loi.
Ensemble nous devons agir de manière décisive et visible pour que l’Islam rester notre chance.
C’est à ce prix que sera préservée la convivialité qui nous caractérise, avérée et traduite dans nos mécanismes de régulation sociale.
C’est à ce prix que nous garantirons la paix et consoliderons l’avenir.

Si ailleurs les replis identitaires sont sources de crispations et d’inquiétudes, notre islam à nous doit rester cette façon unique d’aller à la rencontre et à l’écoute de l’autre.
Si les radicalisations et les auto-radicalisations sont dans l’air du temps, ici au Mali, nous devons faire en sorte que notre laïcité soit protégée.
Car c’est elle qui confère à chacun la légitimité et l’espace dont il a besoin pour être le citoyen libre d’un pays libre et fier.

Je ne doute pas alors que ce congrès sera autant celui de la maturité, de l’entente et de la victoire de la communauté musulmane sur le démon de la division.
Vous sortirez de ce congrès, Dieu nous entende, encore plus unis, plus forts, plus disponibles pour le Mali, plus disponibles pour l’Islam.
Vous pouvez compter sur mon soutien et sur celui du gouvernement pour vous aider à promouvoir un islam de tolérance et d’amour, comme celui que Tombouctou a proposé au monde, voici plusieurs siècles.
Vous pouvez compter sur mon soutien et sur celui du gouvernement dans l’accomplissement de votre mission au sein d’un Mali laïc et divers, à la laïcité et à la diversité chaque jour renforcées.
Dieu vous veille et veille le Mali ! Paix sur ce Congrès !
Paix sur nos foyer ! Paix sur le Mali, Paix sur le monde !
Asalama aleykoum, wa rahamatoulah, wa barakatouhou.

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