Mahmoud Dicko, le président sortant du Haut Conseil Islamique, a été réélu avec une majorité écrasante de 59 voix contre 27 pour son adversaire, Thierno Hady Thiam. Mécontents, les partisans du candidat malheureux, Thierno Hady Thiam, officieusement soutenus par le Chérif Oumane Madani Haïdara ont vidé les salles avant la fin du congrès.
Du 19 au 21 avril, le Centre International des Conférences de Bamako, a servi de cadre au Congrès du Haut Conseil Islamique. Après la démission du bureau sortant, conformément aux textes, trois commissions ont été mises en place pour diriger les travaux du congrès. Il s’agit de la commission d’investiture, la commission d’action et la commission statut et règlements. En effet pour l’élection du président du HCI (Haut Conseil Islamique) le règlement intérieur prévoit deux options. A savoir l’option du consensus et celle du vote. Et selon nos sources, une partie du groupement des leaders spirituels, favorables à Thierno Hady Thiam a préféré l’option du vote à celle du consensus. A l’issue duquel vote, le président sortant, Mahmoud Dicko, a été réélu avec 59 voix contre 27 pour son adversaire, Thierno Hady Thiam. Après l’élection du président, il revenait aux délégués de procéder à la désignation des autres membres du bureau exécutif ainsi que les membres des trois autres commissions permanentes. Les 45 membres du bureau exécutif ont été choisis sans difficultés majeures dans la journée du 20 avril. Membres, parmi lesquels, on peut retenir entre autres les noms de, Mody Sylla, Ousmane Madani Haïdara, Soufi Billall Diallo respectivement, 1er, 2ème et 4ème vice président. Mais cependant, la constitution des autres commissions n’a été possible que le jour suivant. Car, le dimanche 20 avril, les travaux ont été suspendus sur demande du ministre des affaires religieuses et du culte, Thierno Oumar Hass Diallo. Pour cause les travaux avaient continué jusque tard la nuit, et à en croire certains participants le ministre a été informé d’une hypothèse de hautes tensions qui planaient sur la réussite des travaux, alors qu’il n’en était rien. Par qui ? « Par les perdants » affirme un organisateur. Les travaux devaient donc reprendre, le lendemain 21 avril comme instruit par le ministre de tutelle.
Problème : des éléments fidèles au candidat malheureux, Thierno Hady Thiam boycottent le congrès en vidant les salles. Pire, ils ont failli en venir aux mains, n’eut été la présence d’un impressionnant dispositif sécuritaire, composé des éléments de la police, de la garde nationale, et de la gendarmerie. Et la composition du bureau exécutif serait la principale pomme de discorde. Bien que cela a été effectué conformément aux textes. Mais malgré, ce climat de tension les membres des (3) trois autres commissions ont été choisis le jour suivant (21 avril).
Le Chérif de Nioro préside la Commission des Sages !
Parmi, lesquels, le Chérif de Nioro, Bouyé Haïdara, choisi à l’unanimité et à son absence pour diriger la commission des sages. La commission contrôle a été confié a Modibo Niaré et la conférence des ulémas, à Adam Sangaré.
Par ailleurs, le chapitre du règlement intérieur portant sur le mandat du poste de président du HCI a été révisé. Et désormais le président sera élu pour un mandat de 10 ans, renouvelable une fois. Faut-il le signaler, le report de la date du congrès qui était prévu pour les 15, 16 et 17 avril a ravivé davantage la tension entre les deux parties. Pourtant de l’avis de plusieurs musulmans, le bilan de Mahmoud Dicko, président réélu du HCI est plus qu’honorable. Car disent-ils, pendant son premier mandat Mahmoud Dicko a su rassembler les musulmans et défendre leurs causes sur le plan national qu’international.
Mais, faut-il le reconnaître, ce qui a facilité sa réélection et le soutien des leaders religieux, tels que Bouyé Haïdara, Soufi Billali, Moussa Traoré dit ‘’Bagadadji Moussa’’, El Hadji Issa Sacko dit ‘’Karamoko Bèfô’’, Bandjougou Doumbia , entre autres.
Par ailleurs à en croire de sources dignes de foi, pour l’organisation du congrès le Chérif de Nioro, Mohamedoun ould Checkna Haïdara aurait donné 20 millions de Fcfa au HCI, le président de la République 10 millions et une ONG anglaise 30 millions de nos francs. Facile donc de saisir les raisons des tiraillements au sujet de l’organisation de ce congrès.
Lassina NIANGALY