Il y a lieu de se poser cette grave question au vu d’un certain nombre de pratiques d’intoxication et de manipulation de la presse en cours depuis quelques semaines.
De l’affaire Tomi à la récente publication du Mémorandum du PARENA sur les sept mois d’IBK à Koulouba, en passant par la démission de PM Oumar Tatam Ly, l’opinion est témoin d’une nouvelle forme de communication : elle consiste à ameuter tous les relais qui peuvent l’être, non pour démentir, mais pour dénigrer, insulter et salir. On a l’impression qu’une cellule noire est à l’œuvre pour élaborer des « éléments de langage» à l’attention de la presse qui s’y prête. Ces « éléments de langage», c’est la vérité officielle, celle des communicants officiels. Des articles pré-écrits sont publiés dans plusieurs journaux pour salir, intoxiquer sans vergogne.
Les deniers publics sont ainsi dépensés pour propager la vérité officielle: « mentez, mentez, calomniez, il restera toujours quelque chose ! », disait un penseur du 19è siècle. Tel semble être le credo de ceux qui tirent les ficelles de la Pravda malienne.
Cette stratégie détestable est servie à Koulouba comme la parade aux critiques. Ils espèrent intimider et terroriser par l’injure. Ils n’ont pas hésité à traîner dans la boue Oumar Tatam Ly, le PM qu’ils couvraient de lauriers, il n’y a pas longtemps parce qu’il a osé critiquer les dysfonctionnements de la nouvelle gouvernance. Toute cette agitation traduit : un manque total de sérénité en haut lieu, une intolérance épidermique face à la critique.
Ainsi les grands démocrates, une fois au pouvoir, sont devenus allergiques à toute forme de critique. Ils terrorisent avec l’argent des contribuables pour faire taire toute velléité de critique et de contestation. Ce faisant, ils font peser de lourdes menaces sur la liberté d’opinion et d’expression chèrement acquise dans ce pays.
B. Daou