Après de sérieuses mises en garde et défis de part et d’autre, le Mnla et les islamistes n’ont pu éviter un clash tout aussi indicatif sur la puissance de feu que recèle encore ces groupes armées de la région séparatiste de Kidal.
Un véhicule litigieux revendiqué par les islamistes serait à l’origine des tirs nourris que lesdits belligérants ont échangés, avant-hier, dans la matinée. La mitraillade s’est déroulée, selon nos sources, dans un no man’s land connu sous l’appellation de Kel Hendak, une localité de la zone de Boureïssa non loin de la frontière avec l’Algérie.
De même source, l’affrontement aura duré plusieurs heures et occasionné un lourd bilan non encore détaillé, avant que les Jihadistes ne prennent relativement le dessus sur la partie adverse. En effet, dans la zone pourtant occupée et contrôlée par les positions Ifoghas du Mnla, ce sont les islamistes qui ont finalement enlevé le butin, nous a-t-on rapporté.
Le sanglant épisode n’est que le prolongement d’un compte non encore soldé par les deux camps, qui se regardent en chiens de faïences depuis leur confrontation à Gao. S’y est greffée par la suite l’intervention française contre les islamistes dans laquelle le Mnla a joué une partition importante en aidant à traquer Aqmi et ses alliées dans les montagnes de l’Adrar.
Il est donc fort probable que les affrontements de Kel Hendak soient intervenus en représailles au concours qu’apporte le Mnla aux forces françaises dans leur chasse aux islamistes.
Quoi qu’il en soit, l’endurance du mouvement séparatiste aura donné la preuve qu’il conserve encore des restes en ressources de défense, même si une de ses faiblesses découle d’un éparpillement zonal de ses combattants.
On peut donc logiquement s’interroger si le Mnla ne profite pas de l’inaction des autorités de Bamako pour reprendre de la vigueur.
A. Kéïta