C’est du moins la précision que le ministre de la Défense a faite, jeudi, lors d’une visite qu’il a effectuée à la Base 100 de l’Armée de l’Air. Les munitions atteintes par l’obsolescence constituent, dit-il, un danger potentiel à la fois pour les populations et nos hommes.
Le chantier de la reforme des forces armées, enclenchée sous l’impulsion du chef de l’Etat, ne concerne pas que l’amélioration du cadre de vie et le renforcement des capacités opérationnelles de nos forces. En effet, la reforme passe aussi par la modernisation de l’arsenal militaire, donc la destruction des armes et munitions qui sont hors d’usage. C’est pourquoi, après avoir pris la mesure du danger que les minutions obsolètes représentent, le gouvernement malien a décidé de détruire progressivement toutes les munitions qui ne répondent plus aux normes.
La visite que le ministre de la Défense et des Anciens combattants a effectuée, le 17 avril dernier, à la Base 100 de l’Air, sis à l’ex-Base Aérienne, s’inscrivait dans ce cadre. «Nous avons des missiles qui étaient très précieux à un moment donné, mais qui datent maintenant de 40 à 50 ans, et qui peuvent constituer un danger potentiel pour nos hommes et les populations», a justifié le ministre Maïga, reconduit à la tête de ce département dans le gouvernement Mara.
A l’en croire, la destruction des minutions obsolètes nous permet de faire l’économie de tristes épisodes auxquels on a assisté en RDC, où l’inflammation accidentelle d’un dépôt d’armes a fait une centaine de morts et près de 10 000 déplacés internes. Mieux, «en procédant à cet assainissement, cela nous permet de faire de la place pour les matériels que nous sommes en train d’acquérir », a expliqué le ministre de la Défense. C’est pourquoi, il a souhaité que la population soit la moins influencée possible par tout ce qui se dit autour cette opération.
Il importe de rappeler que les délais de conservation des missiles concernés ont expiré il y a une quinzaine d’années et tous les matériels constituant le système de leur mise en œuvre sont non opérationnels. Ne disposant pas de compétence technique pour les détruire, notre pays veut profiter de la présence de l’Unmas (le service anti-mines des Nations Unies) pour s’en débarrasser. Avant de se rendre à la Base 100, Soumeylou Boubèye avait visité, le même jour, l’Unmas où il a eu droit à des explications détaillées sur les missions et les actions de cette agence de l’ONU.