L’Inspecteur de police Oumar B. Maïga dit Fouka-Fouka est décédé à l’âge 59 ans à Kidal. Selon ses compagnons, il a tout fait pour ne pas être de la mutation de Kidal, mais l’actuel Directeur général de la police ne voulait rien comprendre. L’Inspecteur souffrait depuis 10 ans d’hypertension artérielle, selon le certificat médical de la clinique Médicale Layidu, près du lycée Mamadou Sarr où il suivait son traitement. Mais malgré son âge et sa maladie attestée par un certificat médical de Dr Camara, son médecin traitant, le Directeur général de la police, le Contrôleur général Hamidou Kansaye en a décidé autrement.
Selon des jeunes policiers, «c’est un règlement de comptes parce que Fouka-Fouka a tout montré ; il a même dit au directeur que son âge ne lui permet pas d’être encore efficace pour les missions de ce genre, parce que ce n’est pas le travail d’un Commissariat classique. Mais Kansaye a dit non, et pourtant, il a enlevé les noms de ses protégés et envoyer les fils des pauvres à Kidal. Mieux, tous les corps qui sont à Kidal, sont en mission, sauf la police et nous avons été mutés contrairement aux militaires».
Ainsi l’Inspecteur Maïga débarque à Kidal avec 80 policiers, mais sur place, il ne pouvait pas tenir avec le climat qui y règne. Dans le groupe, étant le plus âgé, les jeunes policiers l’ont compris. Mais le dernier fait date du 2 avril 2014, veille de son décès : l’Inspecteur Maïga a été a référé à Gao pour suivre des soins adéquats. Mais, malheureusement, Oumar B. Maïga est décédé à Kidal le samedi 12 avril 2014, aux environs de 11 heures du matin à la Préfecture. De ce moment jusqu’au crépuscule, il n’y a pas eu de moyens pour ramener son corps à Bamako. Le gouverneur de Kidal voulait le ramener par voiture, mais entre-temps, les autres policiers ont cherché des glaces pour que le corps ne soit pas décomposé. C’est après cela que les gardes, les gendarmes et policiers ont demandé au gouverneur de trouver un avion, sans quoi ils allaient se réunir pour ramener le corps de l’Inspecteur Oumar B. Maïga.
C’est en ce moment que le gouverneur a pris l’affaire au sérieux. Selon nos sources, ils ne sont pas limités à cela : ils ont laissé leurs postes le temps qu’une solution réelle soit trouvée. Parce que ce qui est arrivé à Maïga peut arriver à chacun d’entre eux. En ce moment, le Directeur général de la police, Hamidou Kansaye, avait fermé son téléphone et aucune personne de la direction n’a daigné leur répondre. La question que l’on se pose est de savoir pourquoi tant d’acharnement envers ce policier qui, de surcroît, devait partir à la retraite le 31 décembre prochain. La décision de mutation de Fouka-Fouka a été matérialisée par la décision n°2013–2988/DGPN–DPFM du 30 novembre 2013, signée par le Directeur général de la police nationale.
Selon nos sources, Fouka-Fouka qui faisait partie de la promotion 1975 de la police, est membre très actif de l’AS police. Il était à près de 40 ans de service et s’apprêtait à aller à la retraite le 31 décembre 2014. Compte tenu de tout cela, certains de ses proches ont essayé d’intervenir auprès du Directeur général de la police, le Contrôleur général Hamidou Gogouna Kansaye, pour qu’il sursoie à la mutation d’Oumar B. Maïga à Kidal où les conditions climatiques sont très difficiles. Malgré tout, le Directeur général a persisté.
C’est ainsi que M. Maïga rejoindra son poste d’affectation. Ce qui devrait arriver arriva finalement le samedi 12 avril. M. Maïga piqua une crise et devrait être évacué d’urgence sur Bamako. Là aussi, rapportent des proches de sa famille, le Commissaire de la police de Kidal refusa de donner son accord au motif qu’il n’a pas reçu d’instruction de Bamako pour son évacuation. Finalement, le policier rendit l’âme. C’est son corps sans vie qui sera évacué sur Bamako et enterré le dimanche dernier dans sa famille à Lafiabougou en présence de plusieurs personnalités.
Certes, Kidal fait partie du Mali et la mutation fait partie de la carrière des agents. Mais logiquement, on n’a pas besoin d’envoyer quelqu’un qui doit aller à la retraite cette année à Kidal, alors que la police est pleine de jeunes inspecteurs qui sont nombreux à Bamako, à ne rien faire. Après près de 40 ans de service, il ne méritait pas d’aller préparer sa retraite (définitive) à Kidal.
Sinaly KEÏTA