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L’Indépendant N° 3484 du 22/4/2014

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Réélection de Mahmoud Dicko à la tête du Haut conseil islamique : Les dessous d’un scrutin téléguidé par le régime
Publié le mardi 22 avril 2014  |  L’Indépendant




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Le président sortant l’imam Mahmoud Dicko a été réélu dimanche dernier à la tête du Haut conseil islamique en obtenant 53 voix contre 27 pour son challenger Thierno Hady Oumar Thiam, membre du bureau sortant. La cérémonie d’ouverture, présidée par le président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta, s’est déroulée sur fond de suspicion. Des partisans de Thierno Hady Oumar Thiam accusent le régime d’avoir choisi son candidat en acceptant non seulement de recevoir un camp au détriment de l’autre, mais aussi en refusant de tenir compte des doléances qu’ils ont formulées relatives à la dissolution de la commission d’organisation et à l’installation d’un bureau intérimaire au HCIM.

A l’ouverture des travaux, le président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta a rendu un vibrant hommage à la communauté musulmane qui s’est largement mobilisée pour sa victoire lors de la présidentielle. » Vous m’avez fait élire à plus de 77% des voix » a-t-il déclaré. Avant d’insister : » Votre mission est de prouver que l’Islam est amour, tolérance et consentement. Nous devons comprendre que l’islam est une chance pour le Mali qui est un pays de foi, un pays de loi « . Ibrahim Boubacar Kéita d’indiquer que » nous devons agir de manière décisive et visible pour que l’Islam reste notre chance. C’est à ce prix que sera préservée la convivialité qui nous caractérise, avérée et traduite dans nos mécanismes de régulation sociale « . Rappelant la crise sécuritaire et institutionnelle que le pays a subie, il relèvera que » le Mali peut tanguer, mais ne chavirera jamais « .

S’agissant de la gestion des affaires courantes du pays, le locataire du palais de Koulouba précisera que : » rien ne me fera dévier du chemin « qu’il s’est tracé et qu’il reste toujours la même personne.
Antagonisme entre tendances

L’élection du président du Haut conseil islamique s’est déroulée sur fond de crise entre les deux candidats Mahmoud Dicko et Thierno Hady Oumar Thiam. Une occasion qui a vite fait de ressusciter les antagonistes entre les tendances religieuses du pays. La situation était tellement tendue que les familles fondatrices de Bamako ont proposé la mise en place d’un bureau consensuel. Cette proposition a échoué, car chacun des deux candidats voulait la présidence de l’instance religieuse.

Ainsi, la commission d’investiture a décidé de recourir au vote pour les départager. Le congrès, qui avait été convoqué pour les 15, 16 et 17 avril, a été annulé aux derniers moments pour des raisons liées à la visite d’Etat d’Ibrahim Boubacar Kéïta à Dakar. Ce dernier a souhaité présider la cérémonie d’ouverture, a expliqué pour sa part le ministre des Affaires religieuses lors de son apparition sur la télévision nationale. Après recoupement, il nous revient que le report s’expliquait plutôt par des problèmes de sécurité et des risques d’implosion sociale. Autant de raisons qui ont poussé le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, le général Sada Samaké, à intercéder auprès de son homologue des Affaires religieuses pour obtenir le report de ces assises.
Mahmoud Dicko reçu par IBK

Au même moment, le groupement des leaders spirituels musulmans, dont le candidat est Thierno Hady Omar Thiam, a tenu un point de presse pour réclamer la mise en place d’un bureau intérimaire à la tête du Haut conseil islamique et la dissolution de la commission d’organisation. Des correspondances ont même été envoyées à la présidence de la République, la primature ainsi qu’au niveau de certaines institutions de la place.
Après son retour de Dakar, le chef de l’Etat décida alors de rencontrer les deux candidats pour dénouer la situation. Contre toute attente, il accorda une audience au président sortant Mahmoud Dicko de surcroit candidat à sa propre succession à son domicile. Le camp Thierno Hady Omar Thiam s’était préparé à être à son tour reçu par le président IBK comme promis. Sans succès. Aussi, à sa grande surprise, il a été informé de la tenue dudit congrès pour le samedi 19 avril.

Dans la soirée du vendredi 18 au samedi 19 avril, le groupement des leaders spirituels musulmans tient une réunion d’urgence pour se déterminer sur sa participation à ce congrès.
IBK accusé de parti pris
Au cours de cette rencontre, certains leaders religieux ont demandé le boycott du congrès estimant que le pouvoir a déjà choisi son camp et qu’il serait illusoire d’y participer. Ces derniers ont déploré l’attitude des plus hautes autorités du pays qui n’ont pas tenu compte de leurs doléances. Ils n’ont pas non plus apprécié que le président de la République puisse écouter un candidat au détriment de l’autre. D’autres par contre ont demandé au groupement des leaders spirituels de prendre part au congrès sachant bien que la cause était perdue.
C’est en rang dispersé que les délégués du groupement ont pris part au congrès. Certains délégués seront même influencés par des espèces sonnantes du camp adverse et n’ont pas hésité à monnayer leurs voix.
Travaux suspendus
Au moment où nous mettions sous presse, le ministre des Affaires religieuses et du Culte a suspendu les travaux du congrès. De sources concordantes, les deux parties n’arrivent toujours pas à élire les autres membres du bureau.
Les partisans de Mahmoud Dicko ont proposé le maintien du bureau sortant dans son intégralité. Alors que ceux de Thierno Hady Oumar Thiam ont opté pour un bureau consensuel pour accompagner le président Mahmoud Dicko pendant les cinq prochaines années.

Abdoulaye DIARRA

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