Le gouvernement malien et les groupes d'auto-défense sont sur la même longueur d'onde en ce qui concerne l'option militaire en vue de la libération des trois régions du nord du Mali, à savoir Gao, Tombouctou et Kidal, qui sont occupations des groupes islamistes et alliés.
Cette symbiose entre les différents points de vue de part et d'autre est perceptible en les analysant de près. Dans un communiqué déposé à Xinhua, suite à l'amputation d'une main d'un habitant d'Ansogo dans le nord du Mali par les islamistes, le gouvernement malien a fait état des limites du dialogue avec les occupants.
"Leurs gestes de défiance hors de raison justifient la pertinence de sanctions proposées par le Secrétaire général des Nations Unies en même temps qu'ils fixent les limites de tout dialogue pour leur faire entendre raison". Selon le gouvernement malien, "Au fil des jours, alors que des efforts pour une solution négociée se multiplient, les pratiques des terroristes et des narcotrafiquants habillés d'un faux voile religieux accréditent le caractère inévitable de l'option militaire".
Avant cette déclaration du gouvernement malien sur "le caractère inévitable de l'option militaire", l'Alliance des forces patriotiques de résistance (FPR) regroupant des groupes d'auto-défense et politiques, s'était prononcée sur la même option le 22 juillet dernier lors de son lancement. "Nous avons les hommes, les armes, la volonté et du cœur. Le nord, de ce que nous espérons, ne sera plus gouverné comme avant. Nous allons en guerre avec ou sans l'armée malienne. Nous faisons remarquer que l'armée tarde à réagir sur le terrain. Nous allons en guerre maintenant et tout de suite. Nous sommes déjà en action", avait laissé entendre Me Harouna Toureh, président de ladite alliance.
Les signataires de cette l'Alliance avaient "appelé tous ceux qui, pour des raisons évidentes d'appartenance à un groupe, sont suspectés de soutenir le MNLA et ses associés islamo-nazis, de se démarquer publiquement et de faire preuve de leur fidélité et loyauté à la République du Mali". "Les FPR en appellent à la mobilisation générale de toutes les Maliennes et tous les Maliens en âge de porter ou de se servir d'une arme à les rejoindre. Cette guerre qui nous est imposée par les barbares, nous la gagnerons. Il nous suffit de s'en convaincre et le vouloir", ont-elles souligné avant de récuser toute négociation. En effet, on se rappelle qu'elles avaient déclaré "l'histoire des nations a démontré que toute négociation en cours de guerre engendrerait tôt ou tard une autre guerre. Le Mali en a fait l'amère et sanglante expérience depuis 1990".
Selon Me Toureh, les FPR sont composées de "Ganda-Koy, Ganda-Izo, les Forces de Libération des régions Nord (FLN), l'Alliance des Communautés de la Région de Tombouctou (ACRT), le Cercle de Réflexion et d'Action (CRA) et la Force armée Contre l'Occupation (FACO)", et "l'objectif de cette Alliance est de nous permettre de faire face aux défis et de libérer le nord et nous le pouvons". Pour sa part, le maire de la ville de Gao, Sadou Diallo, a indiqué mercredi lors d'une conférence de presse à Bamako que "les occupants sont entrés par les armes et il faut les armes pour les faire sortir".
De leur côté, l'Alliance des Démocrates Patriotes pour la Sortie de crise (ADPS) et le Front uni pour la Démocratie et la République (FDR, anti-putsch) ont "invité les autorités maliennes à prendre toutes les dispositions pour la libération totale et définitive des zones sous occupation".