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Énergie du Mali : Gestion calamiteuse des démocrates-prédateurs
Publié le mercredi 23 avril 2014  |  L’Inter de Bamako




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Il n’y a plus de sociétés ou entreprises d’Etat au Mali. La privatisation et la liquidation sont passées par là à travers le PASEP (Programme de réforme des entreprises publiques). Ce programme a couvert 35 Entreprises. La loi n0 41 du 22 Février 1991 fixant les principes fondamentaux de la privatisation des Entreprises du secteur public a été votée à l’Assemblée nationale du Mali. En 2001, le décret no 026 du 02 janvier fixe les modalités de liquidation des EPIC et Sociétés d’Etat.

LE REGIME DE L’US-RDA
A la découverte de l’Energie du Mali (EDM) 1961-1968
Deux raisons sont à l’origine de l’optimisme renaissant au Mali. En premier lieu, c’est la lucidité et l’honnêteté dont l’équipe dirigeante de l’US-RDA a fait preuve dans la recherche des moyens susceptibles de redresser la situation économique et financière du Mali.


Le deuxième fait, connaissant notre pays et les limites de ses ressources, le président Modibo Keïta et son gouvernement ne voulaient pas d’un système de développement qui laisserait une catégorie de citoyens organiser l’exploitation des autres.


A l’indépendance, notre pays avait trois (3) barrages. La puissance de l’électricité installée était de 15425 KW pour sept (7) centrales.


L’Energie du Mali (EDM) est une société anonyme d’économie mixte. Elle a été créée en janvier 1961 lors de l’éclatement de l’ancienne «Société africaine d’électricité» (SAFELEC) dont elle a repris la partie des comptes se rapportant aux exploitations situées sur le territoire de la République du Mali. Sa durée est de 99 ans. Son siège social se trouve à Bamako. Son capital social, de 100 millions de francs maliens, était divisé en 20.000 actions nominatives d’une valeur nominale de 5.000 francs ainsi réparties :
* Etat malien : 11.000 actions
* Caisse Centrale de Coopération Economique : 7.798 actions
* Privés : 2 actions
* Electricité de France : 1.200 actions


La Société est concessionnaire de la production, du transport et de la distribution de l’Energie électrique ainsi que de l’adduction et de la distribution d’eau sur le territoire de la République du Mali (durée 30 ans à compter du 1. 1. 1961. La Société est administrée par un Conseil d’administration de huit (8) membres investis de pouvoirs les plus étendus pour agir au nom de la Société. Ses membres sont responsables de leur gestion, y compris le président.


Sous Moussa Traoré
Perspectives de l’électrification au Mali 1978-1991
Une interview de M. Amadou Sow, directeur général de l’EDM. Cette interview de l’ancien DG de l’EDM date du 20 février 1977. Il y 34 ans, les sérieux problèmes posés demeurent toujours, malgré l’existence des deux barrages : Sélingué et Manantali qui étaient des grands projets d’électrification.
M. le directeur général, le Mali est un pays vaste et son électrification doit poser de sérieux problèmes. Quels sont ceux qui ont déjà trouvé une solution ?


M. Amadou SOW. Le territoire malien est vaste et l’électrification des zones urbaines ou rurales est réalisée à partir de sources autonomes de production Diésel car il n’existe pas encore de réseaux interconnectés. La position continentale du pays et son étendue rendent prohibitif le cout du kilowatt (KW) installé. Si dans notre programme de développement douze (12) localités sont électrifiées à savoir Bamako, Kayes, Ségou, Sikasso, Mopti, Gao, Tombouctou, Koutiala, Bougouni, Fana, Kati et Koulikoro (à partir de Bamako) il est envisagé d’élaborer en les actualisant les études d’électrification de San, Kita, Bandiagara, Nioro, Diré, Niono, Ansongo, Goundam d’ici 1978. Nous pensons donc que certaines de ces localités seront dotées d’un réseau de distribution dès que leur exploitation s’avèrera économiquement viable.

Dans les prochaines années, deux noms doivent marquer un certain développement du Mali : les barrages de Sélingué et de Manantali. Quels rapports existent-ils entre l’édification de ces ouvrages et votre Société ?
M.A.S : Les deux grands projets tant attendus au Mali sont en effet les barrages de Sélingué et de Manantali. Mais il faut situer chacun de ces projets dans son contexte réel. Le 19 novembre 1976, le Chef de l’Etat Malien, le Colonel Moussa Traoré a procédé à la pose de la première pierre du futur barrage de Sélingué.


Cet aménagement qui représente un investissement très important et prioritaire du plan Quinquennal de Développement Economique et Social du Pays (1974-1978), s’inscrit dans le cadre de la politique malienne d’aménagement des cours d’eau et qui répond essentiellement à un des objectifs du Plan ; la maitrise de l’eau.
Indépendamment du développement de l’agriculture, du développement du transport fluvial, le barrage de Sélingué sur le fleuve Sankarani permettra la production de 200 millions de KWH/an pour répondre aux besoins en énergie électrique de Bamako et des localités raccordées grâce à une ligne de transmission Haute Tension reliant Sélingué à la capitale.

Quant au barrage de MANANTALI, il s’insère dans un vaste programme de développement intégré du Bassin du fleuve Sénégal (OMVS) regroupant trois (3) pays à savoir la Mauritanie, le Sénégal et le Mali. Comme pour le barrage de SELINGUE, le barrage de MANANTALI (situé au Mali) aura un triple rôle : l’irrigation, la navigation permanente entre SAINT-LOUIS et KAYES et une production annuelle d’une quantité importante d’énergie (400 millions de KWH pendant les premières années et 800 après la suppression de la crue artificielle) pour satisfaire du côté malien les besoins quant à l’exploitation des ressources minières dans la région de Kayes.


La construction d’une ligne de transmission haute tension Manantali- Bamako à mon avis se justifie quand on pense à l’interconnexion du périmètre Ségou-Markala avec Bamako4 par une ligne Haute Tension Bamako-Ségou alimentant Fana, Ségou, Markala à partir de l’énergie hydroélectrique de Sélingué, de Sotuba et de Manantali. L’Energie du Mali suit avec un intérêt certain l’édification des ouvrages dont il est question en tant que concessionnaire de la production et de la distribution d’énergie électrique et d’eau sur le territoire mais les rapports entre la gestion de ces ouvrages à buts multiples et le rôle que devra jouer notre Société ne semblent pas avoir été définis clairement.


Que pensez-vous de l’instauration d’une politique énergétique régionale, à l’instar de ce qui se passe entre le Ghana, le Togo et le Bénin ?
M.A.S Ce qui se passe entre le Ghana, le Togo et le Bénin ? C’est la Communauté électrique du Bénin(CEB). Elle a été créée en 1968 par un accord international qui a fixé un code d’électricité entre les pays du Togo et de la République du Bénin. Cette communauté est exemple de la coopération entre pays africains et ce, il faut dire, grâce à l’esprit de solidarité du gouvernement du Ghana qui s’est efforcé avec les pays voisins d’établir des liens de coopération dans le domaine de l’électricité en partant de l’énergie produite par le barrage d’AKOSSOMBO avec ses 900.000 KW installés. Je pense que l’instauration d’une telle politique énergétique régionale est plus que recommandée car elle va dans le sens de l’accélération de l’Unité Africaine.

EDM-SA
Une filiale du groupe SAUR INTERNATIONAL 1992- 2014
Le groupe IPS/AKFED détient 34% des actions après le retrait de Saur international. La concession de l’Energie n’a pas amélioré le réseau électrique ni étendu l’électricité à tous les Maliens, 1,8 million sur 14 millions d’habitants y ont accès. Le prix est prohibitif pour les ménages mais aussi pour toute industrialisation.


En 2004, un ingénieur malien Alkaidi Keïta avait fait une démonstration que le prix du KWh pouvait baisser de 50%. Il est mort dans des conditions toujours pas élucidées ; l’enquête promise est toujours sans suite. Il y a eu séparation entre l’eau (Saur) et l’électricité avec ouverture d’une partie du capital au groupe Aga Khan.


La société EDM-SA connait de sérieux problèmes : pléthore de directeurs dont l’entretien coute cher à la Société : 100 millions de FCFA par an. Cout des hydrocarbures par an : 31.003.220.800 FCFA. En effet on y dénombre vingt-trois (23) directeurs, dix directeurs centraux, un directeur général, soit au total trente-cinq (35) directeurs et assimilés.


Récemment, deux nouveaux conseillers techniques ont été nommés avec rang de directeurs, alors qu’ils existaient deux anciens conseillers élevés au grade de directeurs. La société EDM-SA compte plus de 1.600 agents dont les emplois sont parfois menacés par une faillite programmée qui ne dit pas son nom.


Selon des sources concordantes, les difficultés financières de l’EDM-SA s’expliquent par la faiblesse des recouvrements auprès des clients et la fraude qui sous-tend celle-ci que par la crise de trésorerie au niveau même de l’Etat, mais aussi et surtout par la saignée financière due à la masse salariale exorbitante des hauts cadres de la boite avec une pléthore inadmissible de directeurs(35).


Aussi l’EDM est la vache laitière de l’Etat. Or, la société a une dette intérieure qui s’élèverait à plus de 100 milliards de FCFA. Ousmane Issoufi Maïga, ancien Premier ministre nommé Président du Conseil d’administration (PCA), avait dénoncé la pléthore de directeurs. Mais hélas, il a fini par admettre le mal. Au lieu de réduire le nombre de directeurs, lui-même en a nommé deux conseillers avec rang de directeurs : un conseiller pour le renforcement de la production thermique.
Autre chose qui choque à l’EDM-SA, la passation des marchés de fournitures dont la plus récente défraye la chronique : celui du marché du compteur robot dit intelligent détourné et remis à la société 2M. Non seulement, le matériel fourni par la société 2M ne répondait pas à la demande de l’EDM-SA, la quantité était insuffisante et mauvaise. La suite on la connait. Les compteurs prépayés étaient de mauvaise qualité. Du coup les clients ont été déchantés. Or les vrais compteurs robots dits intelligents contrôlent tout le système même la fraude de carburant.
La Rédaction

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