La crise qui oppose le premier Turc Recep Tayyip Erdogan et le mouvement Hizmet de l’iman Fethullah Gülen, est en train de prendre une autre tournure qui touche déjà le continent africain. En décidant la fermeture des écoles de ce mouvement, l’on se demande quel sera le sort réservé aux 2000 élèves du collège Horizon de Bamako, si jamais nos autorités venaient à être saisies par les autorités Turques ?
En effet, dans sa parution N° 2780 du 20 au 26 avril, le magazine Jeune Afrique nous annonce l’offensive anti-Gülen en Afrique. Dans le cadre de la guerre que mène le premier ministre Turc Recep Tayyip Erdogan contre ce mouvement, les autorités turques font pression sur des dirigeants étrangers pour qu’ils ferment les établissements scolaires appartenant à cette puissance confrérie dirigée par l’Iman Fethullah Gülen ils sont plus de 1500 répartis dans 177 pays, dont une centaine sur le continent africain, nous rapporte le magazine.
Ainsi donc pour en savoir un peu plus sur cette affaire, nous nous sommes rapprochés des autorités du collège Horizon de Bamako. Selon monsieur Selman responsable des relations publiques et des médias, nous dira que pour l’heure la direction de l’école n’a pas encore reçu des correspondances dans ce sens au niveau des autorités maliennes. Il dit que cette décision du premier Ministre Turc ne l’étonne guère, car ce dernier en veut à leur chef spirituel. Mais dit être serein quant à une telle décision au niveau du Mali. Pour M. Selman, le collège Horizon est bien connu des autorités maliennes, toute chose qui a forgé un lien de familiarité entre les responsables de cette école et les parents d’élèves. Et c’est vue la confiance et le sérieux dans le travail que cette école compte aujourd’hui deux mille (2000) apprenants en son sein.
Pour rappel, le parlement turc en 2015, après plusieurs jours de débats houleux, avait adopté une loi fermant un réseau d’écoles privées gérées par le mouvement Hizmet de Fethullah Gülen, que le gouvernement accuse de comploter contre lui. Le Hizmet, qui se présente comme un mouvement mondial, social et culturel inspiré par les idéaux islamiques, dispose de quelque 4000 écoles privées en Turquie et de plus de 500 dans d’autres pays, dans lesquelles les élèves sont préparés pour le collège et l’université. M. Erdogan a déclaré en novembre 2015 vouloir abolir un système éducationnel selon lui «illégal» et injuste, qu’il a accusé de transformer les élèves en «chevaux de course».
C’est l’annonce de cette fermeture, prévue de longue date, qui avait déclenché la guerre, à l’automne 2015, entre le gouvernement et ses anciens alliés du mouvement Hizmet qu’il accuse aujourd’hui de vouloir le renverser.
Espérons que les autorités maliennes sachent raison garder dans cette crise turco-Turque, afin de ne pas sacrifier l’avenir de ses 2000 élèves maliens le moment venu.
Paul N’GUESSAN