Bamako - Le meneur du coup d’Etat militaire de mars 2012 ayant plongé le Mali dans le chaos, Amadou Sanogo, déjà accusé de "complicité d’enlèvement", a été en début de semaine inculpé de "complicité d’assassinat", ont indiqué jeudi des sources judiciaires.
Incarcéré depuis fin 2013, le général Sanogo, qui a été entendu en début de
semaine pour la première fois sur le fond du dossier, a été cette fois-ci
officiellement inculpé de "complicité d’assassinat", a déclaré à l’AFP Me
Tiessolo Konaré, un des avocats du chef de l’ex-junte malienne.
"Le juge d’instruction Yaya Karembé a longuement entendu le général Amadou
Sanogo. Il y a désormais une nouvelle inculpation pour +complicité
d’assassinat+ dans l’affaire des militaires Bérets rouges (des soldats opposés
au putsch) retrouvés morts" dans des charniers près de Bamako, a confirmé un
proche du juge Karembé.
Selon le code pénal malien, un prévenu inculpé de "complicité d’assassinat"
risque la peine de mort.
Avant le coup d’Etat qui a renversé le 22 mars 2012 le régime du président
Amadou Toumani Touré, Amadou Sanogo était un obscur capitaine de l’armée
malienne. Il a ensuite été promu général avant de tomber en disgrâce.
Depuis novembre 2013, M. Sanogo et une vingtaine de ses proches ont été
inculpés et incarcérés pour "complicités d’enlèvement, enlèvement et
assassinats" dans le cadre d’une enquête sur la disparition de "Bérets rouges".
Et depuis début décembre 2013, près d’une trentaine de corps soupçonnés
être ceux de militaires disparus ont été retrouvés dans différents charniers
près de Kati, ville-garnison à 15 km de Bamako, qui fut le quartier général de
Sanogo et de ses hommes.
Dans les mois qui ont suivi le coup d’Etat, Sanogo et ses hommes ont été
accusés de nombreuses violences à l’encontre de "Bérets rouges" ainsi que
contre des hommes politiques, des journalistes et des membres de la société
civile.
Le coup d’Etat du 22 mars 2012 a précipité la chute du nord du Mali aux
mains de groupes armés, incluant des rebelles touareg et des jihadistes.
Les islamistes ont ensuite pris l’ascendant sur leurs alliés rebelles
touareg, les évinçant des trois régions du Nord pour les occuper pendant près
de 10 mois jusqu’à début 2013. Ils en ont été en partie chassés par une
intervention militaire internationale lancée à l’initiative de la France le 11
janvier 2013, toujours en cours.
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