Il est des gestes banals mais qui conservent une grande portée nationale. Ousmane Koné, ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, et son collègue du Développement rural, Bocari Tréta, ont récemment posé des actes qui vont dans ce sens et ne sont guère passés inaperçus.
Le 18 mars 2014, la région de Mopti, qui recevait une visite présidentielle d’envergure, a été la capitale des actes louables. Un des exemples retentissants de la reconnaissance du gouvernement version IBK a été donné par le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique.
A la cérémonie d’inauguration de l’hôpital Sominé Dolo de Mopti, le ministre Ousmane Koné avait vu juste en invitant tous les anciens ministres de la Santé qui ont joué un rôle dans la réalisation du projet de construction de cet important hôpital.
De Mme Kéita Rokiatou Ndiaye, à Soumana Makadji en passant par Oumar Ibrahim Touré, Zeïnab Mint Youba, le ministre Koné n’a ignoré aucun de ses prédécesseurs. En sa qualité de conseiller technique, il était mieux placé pour apprécier leur détermination à faire du rêve une réalité.
Pour services rendus à la nation, le ministre Koné a rendu un hommage mérité aux anciens patrons du département de la Santé. La petite phrase a été accueillie par le public mopticien avec un tonnerre d’ovations.
La rencontre d’anciens ministres de divers horizons du pays autour d’un même événement à Mopti (région cosmopolite du centre du pays) a fortement marqué les esprits et a rappelé à plus Malien que la réconciliation ne doit pas être seulement exprimée par les mots mais aussi et surtout par des gestes.
Sur le même podium, le chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Kéita, a lui aussi rendu un vibrant hommage à son prédécesseur, Amadou Toumani Touré qui tenait à la réalisation de l’hôpital Sominé Dolo. « Il arrive qu’on ramasse des fraises sous un arbre qu’on n’a pas planté. Cet arbre a été planté par un fils du pays », a déclaré le chef de l’Etat qui a sur le coup prouvé qu’il n’est nullement rancunier encore moins égoïste. Les rédactions de télé, de radios, de journaux et de milieux politiques se sont fortement fait écho cet acte de reconnaissance du chef de l’Etat.
Un mois plus tard, un autre ministre du gouvernement, en la personne de Bocari Tréta, vient d’honorer ses prédécesseurs ministres du Développement rural en les invitant à un événement de haute portée nationale. C’était le jeudi 17 avril 2014 sur les berges du fleuves Niger lors du lancement du Salon international de l’agriculture (Siagri) de Bamako.
Parmi les invités du ministre du Développement rural figuraient ceux d’originaires du Nord du pays. Comme pour dire que la réconciliation du Mali n’est pas l’œuvre du seul ministre en charge du dossier mais un travail collégial du gouvernement et de chaque Malien.
Par ces gestes simples, le président IBK et ses ministres donnent un sens à l’ancienneté, une sorte de droit d’aînesse à laquelle nos us et coutumes tiennent comme à la prunelle de leurs yeux et qui peuvent être la clef de voûte de la réconciliation des cœurs et des esprits après la crise sociopolitique vécue par le pays ces trois dernières années.
C. Coulibaly
Economiste domicilié à Badalabougou-Bamako