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Le Républicain N° 4839 du 16/4/2014

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Chronique du vendredi : Modibo Kéita peut-il ?
Publié le vendredi 25 avril 2014  |  Le Républicain




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Le déclic à trois mois du premier anniversaire de l’accord libérateur du 18 juin signé à Ouaga entre le gouvernement du Mali et les mouvements armés ? Il y a de fortes chances que ce soit ainsi. Modibo Keita, désormais haut représentant du président Ibrahim Boubacar Keita pour le dialogue inclusif intra-malien a le profil de l’emploi. Homme de tact et de délicatesse, il sait écouter.

Et de l’écoute, sa mission en demande particulièrement. Pédagogue et homme d’expérience, son pouvoir de persuasion est reconnu. Ce n’est pas rien face à une génération « ishoumar » en rébellion également contre sa propre organisation sociale, dont ses aînés. Homme d’Etat enfin, l’ancien Premier ministre, saura privilégier le dialogue sans rien concéder de l’intégrité et de la souveraineté du Mali.

Ouf donc ! Le temps s’écoulait et ce n’était au profit de personne. Ni Ibk qui ne peut pas jouir d’une « présidence normale »au milieu de tant d’armées étrangères et dans le souvenir contraignant d’une solidarité internationale rarement vécue ailleurs. Ni la communauté internationale qui doit avoir un défi de cohérence et le souci d’éviter d’être perçue comme une force d’occupation.

Ni les groupes armés qui courent le risque de l’implosion. Relevant du seul chef de l’Etat, servi par son parcours et ses compétences, même si à 72 ans, il a moins le physique de l’emploi, Modibo Kéita a d’autres atouts pour réussir. Le premier c’est que la Minusma, fortement critiquée, ouvertement par des Maliens et sous cape par certains de nos partenaires, sait qu’elle ne peut pas être ici le sosie de la Monuc. Il lui faudra des résultats rapides, des résultats visibles et c’est sur le terrain du cantonnement, qui est sa responsabilité, où elle est d’abord attendue.

En somme, il faut que le «train de la paix quitte définitivement la gare» pour utiliser la métaphore de Konders lui-même. L’oreille de Modibo Kéita sera précieuse et décisive pour ce dernier, comme elle le sera pour le partenaire irremplaçable qu’est la Cedeao, la première institution à s’être portée au chevet de notre pays dès aux premières heures de sa crise. Une interface et un bouclier dont le président Ibrahim Boubacar Kéita aura besoin lui aussi qui évitera ainsi d’être en première ligne. Modibo Kéita peut-il échouer ?

Oui mais pas parce qu’il ne saura pas susciter la synergie nécessaire à sa réussite. Son tandem avec le ministre de la Réconciliation est crucial. Il l’aura avec Sidi Mohamed Zahabi qui est en terrain connu. Il l’aura également avec le ministre en charge de la reconstruction du Nord car la paix ne sera pas négociée sans les perspectives de développement. Mais l’échec est possible. Les groupes armés tiennent, avant toute négociation, à organiser à Kidal le congrès des communautés du Nord malien.

Difficile de voir des communautés sédentaires, victimes du Mnla ou d’Ansardine-Mujao, se rendre dans la capitale de l’Adrar pour participer à ce congrès. Le vieux Intalla qui l’a dit à l’envoyé d’Ibk, le vieux Elmehdi revenu la semaine dernière de Kidal. On peut donc penser qu’il s’agit ici d’une stratégie de l’atermoiement. Contre cela, Modibo Kéita pourra très peu. Mais la clé sera à Paris, Alger, Ouaga, Rabat. Tant que les groupes armés peuvent compter sur des baby sitters, la paix sera difficile. La chance, c’est que tout le monde l’a compris.
Adam Thiam

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