« Questions d’actualités« de l’ORTM a ouvert le dimanche dernier un débat sur une possible révision de la charte des partis pour l’adapter aux réalités de l’heure. Ce débat a réuni les acteurs politiques ainsi que des acteurs du processus électoral.
« Questions d’actualité », une émission qui passe les dimanches sur l’ORTM, a animé le 20 avril un débat politique autour de la charte des partis politiques, qui étale de nos jours toutes ses limites avec l’évolution de la classe politique.
Ce débat politique a réuni des cadres politiques mais aussi des acteurs du processus électoral, notamment Makan Moussa Sissoko (Adéma/PASJ), Danzié Sogoba (Parena), Mamadou Seydou Traoré (personne-ressource), Aboubacar Diallo (Concertation démocratique).
A l’unanimité, les invités de l’émission ont opté vers une révision de la charte des partis politiques obsolète pour mieux réglementer l’espace troublé par des pratiques immorales.
Il a été surtout question du nombre pléthorique de partis politiques dans notre pays, au nombre de plus de 165 partis. Pour limiter ce nombre, il a été proposé de renforcer la clause de création d’un parti politique afin d’encourager les regroupements politiques. Pour cela, il a été question d’alourdir les règles de financement des partis politiques pour prévenir la création de nouvelles formations politiques.
Sur cette question, Makan Moussa a proposé d’aller vers le financement exclusif des partis disposant des élus nationaux et de pénaliser les partis qui ne participent à la révision de la liste électorale. Et tout parti qui ne remplit pas ses règles devra être exclu de la grâce du financement public.
Dans la charte actuelle, il s’agit simplement d’avoir un siège, fournir une note fiscale à la Cour des comptes, la tenue d’un congrès, etc. Pour Makan Moussa Sissoko, il est trop facile d’avoir un siège…
Notons que 0,25 % des recettes fiscales est partagé partage entre les partis politiques éligibles. Une cinquantaine sur les 160 bénéficient de cette manne, puisque, selon Danzié Sogoba, beaucoup de partis politiques n’existent que sur papier.
Nomadisme politique et les alliances de contre nature
Pour freiner le nomadisme politique, il a été convenu de proposer un mandat impératif et dès lors que vous allez quitter votre formation politique sur la base duquel vous avez été élu, vous perdez votre siège au niveau de l’institution.
Les participants ont commenté les alliances de contre nature à la veille des élections qui ne sont pas fondées sur des bases idéologiques, où souvent l’électeur perd son latin. Un phénomène qui pèse beaucoup sur le taux de participation des élections dans notre pays en moyenne 30 %.
Mamadou Seydou Traoré, spécialiste du processus électoral, a invité les autorités de revoir leur mode de révision de la Constitution. « Il ne faut toujours pas attendre la fin d’un mandat pour prétendre une modification ou un référendum », a-t-il proposé. Et de souhaiter la révision de la charte des partis politiques qui avait fait l’objet d’un toilettage sous le régime d’ATT. Voté par l’Assemblée nationale et il reste plus que l’organisation d’un référendum pour sa validation.
Ousmane Daou