Pour la libération du Nord, de milliers de jeunes volontaires se sont constitués en milices d’auto-défense. Du coup, on se demande ce qui empêche leur intégration dans l’armée. Et surtout quel sort leur sera réservé après la crise d’autant plus que nombre d’entre eux ont été abandonnés ?
miliceFermement engagés dans la libération du Nord, les volontaires réunis au sein de milices d’auto-défense sont abandonnés à leur triste sort. Du moins, c’est le constat qui se dégage en écoutant les différents acteurs ; à savoir : l’Etat, qui devrait faciliter leur réintégration dans les rangs de forces armées et de sécurité, mais aussi les responsables de groupes d’auto-défense, qui ont pris la lourde responsabilité de former des hommes armés à la faveur la reconquête des régions du Nord.
« Ils ont passé tout le temps à s’appliquer pour être d’attaque sur le théâtre des opérations. Ils ont accepté de braver la faim, le froid, les loisirs de la vie. Cela pour l’amour de la patrie. Il arrive qu’ils mangent le reste de la nourriture des autres. Ces volontaires étaient déterminés à défendre leur pays », témoigne un officier de l’armée sous le couvert de l’anonymat.
Mais, là où le bât blesse, c’est quand du côté même de l’armée, on refuse de communiquer sur le sujet à plus forte raison d’avancer des chiffres en termes de recrutement. Cependant, grâce à nos investigations, il nous est revenu que le nombre de jeunes volontaires qui sont versés dans l’armée au fort moment de la libération est infime. Alors qu’ils sont nombreux, ceux qui ont mouillé le maillot pour suivre des formations militaires, très assidus dans les différents camps d’entraînement dont le plus important est Soufroulaye dans la région de Mopti.
Selon une source, si une bonne partie de jeunes volontaires ont été incorporés, c’est grâce à la détermination d’un officier de l’armée malienne qui est allé plaider leur cause sans consulter qui que ce soit. Ce, au regard des difficultés qu’a rencontrées l’armée régulière face aux terroristes qui ont lancé un assaut sur le Sud du pays.
De ce fait, ce dernier tient à expliquer aux éléments des différentes milices, Ghanda Koy, Ganda Izo, le FNL et autres, la portée de leur apport pour sauver l’honneur, en intégrant au plus vite l’armée.
Sur place, un seul groupe avait accepté de livrer ses éléments qui sont aptes sans condition. Mais, les autres groupes d’auto-défense ont souhaité avoir des grades et autres avantages militaires, avant de s’engager.
Auparavant, c’est le président de la République par intérim Dioncounda Traoré qui avait fait la promesse de trouver une solution à cette question qui engage de milliers de jeunes Maliens frappés dans leur orgueil.
De ce jour à maintenant, il est difficile de dire qu’est-ce qui a évolué dans ce dossier, car la hiérarchie militaire donne l’impression d’occulter le débat.
Mais, lors du premier conseil de ministres du gouvernement Mara, IBK a annoncé un fort recrutement au sein de l’armée, ce qui constitue un réel espoir pour ces milliers de jeunes déterminés à défendre leur pays. Le cas algérien dans ce domaine est édifiant, car dans ce pays confronté au terrorisme, le rôle des milices a été décisif. Et notre pays gagnerait à l’imiter pour contrer le retour des jihadistes qui commencent à se réorganiser.
En clair, au moment où l’armée est engagée dans une véritable réforme, le sort réservé à ces volontaires préoccupe.