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Habib Koïté lance bientôt son nouvel album, «Soô»
Publié le vendredi 25 avril 2014  |  Le Reporter Mensuel




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Habib Koïté est issu d’une famille de musiciens qui l’a initié très tôt à la musique traditionnelle malienne. Il a, par ailleurs, étudié à l’Institut national des arts de Bamako. L’artiste illustre à merveille la diversité culturelle de son pays : ses chansons matinées de blues et de flamenco intègrent des sonorités et des chants propres à diverses ethnies maliennes. Ce barde moderne tire des accents exceptionnels de sa guitare, grâce à une technique développée et perfectionnée sur la kora et le ngoni. Ce nouvel album sortira très bientôt, d’ici là, nous revenons sur la carrière de ce grand de la musique malienne Habib Koïté.

Réputé pour la qualité de ses vocalistes, le Mali compte également de remarquables guitaristes : Boubacar Traoré, Ali Farka Touré ou encore… Habib Koité, dont le toucher de guitare est un modèle de fluidité virtuose et délicate. Lauréat du concours Découvertes de RFI en 1993 (Prix MEDIA-ADAMI), cet ancien professeur de l’Institut National des Arts de Bamako a gagné une bonne partie de l’Afrique de l’Ouest à sa cause musicale fédérant plusieurs traditions musicales du Mali, avec un titre au militantisme joyeux, «Cigarette A Bana» (« La cigarette, c’est fini »).
Il est né à Thiès, au Sénégal, mais c’est chez les siens, une famille de griots Khassonké de la région de Kayes, à l’Ouest du Mali, où sa mère retourne quand il a un an, qu’Habib Koité se fait l’oreille. Auprès de sa génitrice d’abord, chanteuse dans les mariages, de son père aussi, qui gratte souvent une guitare et de son grand-père, fort habile au n’goni. Lorsque son père meurt, le jeune garçon trouve auprès de son frère aîné un allié bienvenu pour apprendre quelques rudiments de guitare sur la vieille six cordes traînant à la maison. Après ses études secondaires, si ce n’avait été l’intervention d’un oncle avisé, il aurait sans doute entamé un cursus devant déboucher sur une carrière d’ingénieur. Mais l’oncle en question avait repéré chez le petit un vrai talent pour la musique.

Suivant ses conseils, Habib Koité, finalement, entre à l’Institut National des Arts (INA) de Bamako. «Je me suis rendu compte que j’étais dans mon élément» confiera-t-il plus tard, se remémorant cette étape décisive pour lui. Une période à laquelle «on se retrouvait entre jeunes pour prendre le thé dans des coins qu’on appelle le « grain ». Il y avait toujours un magnéto sur lequel on écoutait beaucoup de musiques américaine, française … La musique malienne passait à la radio, alors nous, on avait envie d’autre chose». À l’INA, son professeur s’appelle Kalilou Traoré, c’est l’un de ces anciens étudiants partis à Cuba en 1964 pour recevoir une formation musicale et qui mettront sur pieds le fameux groupe Las Maravillas de Mali.
De l’enseigné à l’enseignant

Après quatre années, pendant lesquelles il se voit confier la direction de l’INA Star, l’orchestre de l’école, Habib Koité sort major de sa promotion. Il ne quitte pas pour autant l’INA. On lui y propose un poste de professeur de guitare, une mission qu’il remplira jusqu’en 1998 avec un engagement passionné : «J’ai imposé que les élèves puissent emmener leurs guitares à la maison pour pouvoir travailler». Il commence son apprentissage de la scène au sein du groupe les Crocos, forme un duo de guitare avec Oumar Koïta, joue dans un quartet de jazz avec des amis français fonctionnaires à Bamako, ou bien avec des musiciens Ivoiriens. Les choses sérieuses commencent en 1988, quand il forme avec des amis d’enfance son groupe Bamada (surnom des habitants de Bamako, signifiant « dans la gueule du crocodile »).

«On a commencé à répéter dans les chambres, chez nous, puis dans les bars, des soirées dansantes comme à l’Ecuelle, un bistro où les gens savaient que l’on jouait régulièrement». Parallèlement à ses fonctions à l’INA et à ces années annonçant les prémices d’une carrière musicale sous son propre nom, Habib Koité fréquente des musiciens maliens déjà reconnus, tels que le balafoniste Kélétigui Diabaté, ou encore le joueur de kora Toumani Diabaté qui l’invitera à participer à l’enregistrement de son album « Shake The World » en 1991. Cette année-là est également celle où, grâce à l’aide d’un ami français, il chante à Perpignan, en France. Il y obtient le premier prix du festival Voxpole. Une distinction lui permettant de financer l’enregistrement de deux titres en studio, «Cigarette A Bana», qu’une bonne partie de l’Afrique de l’Ouest va plébisciter et «Nanalé» (« L’Hirondelle », dont les paroles évoquent des femmes de la nuit en chasse de chair humaine), après lequel il reçoit le prix Découvertes de RFI en 1993.
La conquête de l’Ouest

L’année suivante, grâce à la bourse assortie à ce prix, il suit avec Bamada un stage de formation musicale à Paris et il effectue sa première tournée hors d’Afrique. On le verra notamment aux Francofolies de La Rochelle en France et de Spa en Belgique, au Festival des Nuits d’Afrique à Montréal. Sa prestation à la seconde édition du Masa (Marché du spectacle africain) en 1995 à Abidjan où il présente son premier album tout juste terminé (« Muso Ko », enregistré à Bruxelles, produit par Contre-Jour) finit de persuader les professionnels venus repérer les talents susceptibles de faire mouche en Occident.

Habib Koité et son groupe vont être à l’affiche des festivals européens qui comptent (Paléo Nyon, Montreux, Couleur Café …). Après la sortie européenne du second album, «Ma Ya», en 1998, il abandonne définitivement ses élèves de l’INA pour se consacrer pleinement et sans frein au développement de sa carrière. Direction l’Amérique. La conquête s’enclenche en 1999 et se poursuit l’année suivante avec notamment une tournée en compagnie du groupe de free jazz Art Ensemble of Chicago. Ses fans sont de plus en plus nombreux et ardents de l’autre côté de l’Atlantique. On verra même Bonnie Raitt, conquise, le rejoindre sur scène à Los Angeles et San Francisco.

Dans son troisième album, « Baro » sorti en mai 2001, il reprend son titre fétiche, « Cigarette A Bana » en lui donnant une touche latino très à-propos (chantant même en espagnol). Avec l’idée de fédérer toutes les traditions du patrimoine musical malien, Habib Koité crée une musique d’un éclectisme de bon aloi, un style qu’il appelle le « danssa-doso », terme bambara de son invention formé en juxtaposant « danssa » -un rythme populaire provenant de Kayes – et « doso », pour évoquer la musique des chasseurs.
Des concerts incessants

Aux mois d’août et septembre, il donne une trentaine de concerts aux États-Unis. À l’occasion, son premier album « Muso Ko » est réédité sur le label World Village. Le groupe donne l’impression de n’être jamais au repos, toujours entre deux prestations. Entre 1995 et 2002, il s’est produit sur scène 560 fois, dans près de trente pays ! La tournée hivernale 2002-2003 s’annonce tout aussi chargée : 75 dates au total dont 37 aux États-Unis entre janvier et mars 2003. Entre-temps, Habib Koité est récompensé aux Kora Awards en novembre 2002 en recevant le trophée du meilleur artiste d’Afrique de l’Ouest. Début 2004, il est invité au Festival au Désert, qui se déroule en plein Sahara, au nord de Tombouctou. Devant son public, il fait un vrai triomphe. En mars sort « Fôly ! », un double album live enregistré lors de concerts en Allemagne, Italie, Suisse et aux Pays-Bas entre mars 2001 et juillet 2002.

2005 débute une nouvelle fois en Amérique du Nord où l’artiste malien est décidément très demandé : 35 escales, aux États-Unis et au Canada, sont au programme de cette tournée qui s’achève en mars. En avril, au festival des musiques nomades de Nouakchott, en Mauritanie, il se produit avec Désert Blues, une création montée l’année précédente avec deux autres artistes maliens, Afel Bocoum et Tartit. Passés par le Malawi, le Zimbabwe, le Burkina, puis le Mexique, Habib Koité et ses musiciens reviennent jouer en Europe en été pour partir ensuite au Japon et terminer l’année en Afrique du Sud.

Le temps des créations
De nouveau invité au Festival au désert d’Essakane en janvier 2006, l’artiste repart sur les routes dès le mois de mars : au Ghana, au Tchad, en Russie, en Autriche… Le 22 septembre démarre la tournée « Acoustic Africa » avec l’Ivoirienne Dobet Gnahoré et le Sud-africain Vusi Mahlasela. Les trois artistes partagent la même scène, prenant tour à tour le micro, jouant ensemble leurs morceaux respectifs. Après quinze dates en Europe, le spectacle traverse l’Atlantique pour plus de trente représentations avant de revenir sur le vieux continent en mai 2007 pour sept concerts supplémentaires, notamment à Angoulême lors du festival des Musiques Métisses. Entre-temps, le globe-trotter a réussi à trouver le temps de se produire avec son propre groupe en Australie, au Gabon, en Belgique… En juin, il retrouve Afel Bocoum et les femmes de Tartit à Paris. Après le tournage d’un documentaire sur « Désert Blues », les 21 musiciens viennent participer à la création multimédia du réalisateur Michel Jaffrenou dont Habib Koité est le directeur musical. Joué quatre soirs de suite au musée du Quai Branly, le spectacle remporte un franc succès.

« Afriki »
Trois mois plus tard, alors qu’il se prépare à repartir en tournée, le chanteur-guitariste malien sort son l’album « Afriki ». Il aura attendu six ans avant de reprendre le chemin du studio. Enregistrées au Mali, en Belgique et aux Etats-Unis, au gré de ses déplacements et de ses disponibilités, les onze nouvelles chansons ont souvent été composées dans les chambres d’hôtel où Habib a pris l’habitude de travailler. Toujours accompagné par sa formation Bamada, il a invité également l’Ivoirienne Dobet Gnahoré et le saxophoniste américain Pee Wee Ellis qui signe les arrangements de la section de cuivres. Il reprend la route en Europe. Il se produit notamment à l’Européen à Paris les 7 & 8 octobre dans le cadre d’une tournée européenne d’une quarantaine d’étapes qui l’emmène jusqu’à la fin de l’année.

2008 débute par 17 dates en Afrique (Niger, Cap-Vert, Gambie, Ghana, Togo…), tandis qu’au Mali, on entend Habib en featuring sur la chanson « Maman » de son compatriote rappeur Penzy. Il est ensuite en France, à l’affiche de l’opéra mandingue « Kirina », qu’il compose. Pour les cinq représentations de cette création multimédia de Michel Jaffrennou (auteur du documentaire « Desert Blues » et à l’origine du spectacle du même nom qui s’est tenu l’année précédente), qui a lieu à Nice en juin, il est accompagné par 2500 enfants du département des Alpes-Maritimes.

Très sollicité sur les continents européen et américain, il effectue d’incessants allers-retours. Au total, en douze mois, il monte sur scène à 100 reprises dans 25 pays différents et conforte ainsi un peu plus son image de globe-trotter, stakhanoviste de la scène. Une réputation qu’il entretient à un rythme à peine moins élevé l’année suivante, marquée entre autres par ses passages au Mexique, en Algérie, ou encore en Afrique australe avec ses acolytes d’Acoustic Africa, qu’il retrouve le temps de quelques concerts.

En 2011, ce projet repart sur les routes des États-Unis et du Canada, pour une trentaine de shows, mais avec d’autres partenaires : aux côtés d’Habib, cette fois, son compatriote Afel Bocoum et le Zimbabwéen Oliver Mtukudzi. Tout en continuant à se produire en parallèle avec son propre groupe, il rejoint en septembre 2011 un autre projet baptisé Five Great Guitars qui réunit des instrumentistes néerlandais et maliens autour d’un spectacle consacré à l’ »African Blues ». 35 concerts sont programmés aux Pays-Bas avant la fin de l’année.
2012 : « Brothers in Bamako »

Parrain du Festival au Désert près de Tombouctou, Habib Koité y donne son premier concert de 2012, avant de jouer un mois plus tard, toujours dans son pays, à Ségou, pour le Festival sur le Niger. L’artiste prend part à plusieurs projets qu’il mène de front : avec son groupe Bamada, il joue à Moscou, en Autriche, à Taïwan ; avec le collectif Five Great Guitars, il sillonne les Pays-Bas et la Belgique. Avec le bluesman américain Eric Bibb, il parcourt l’Europe pour près de 35 concerts, afin de défendre l’album « Brothers in Bamako » qui sort en septembre et que les deux hommes avaient enregistré au tout début de l’année dans une chambre d’hôtel aménagée en studio, au cœur de la capitale malienne.

Ils se connaissent et s’apprécient déjà depuis plus d’une décennie et, à leur façon, ont eu envie d’aller encore plus loin que le documentaire sur le blues, « From Mali to Mississippi », réalisé en 2003 par Martin Scorcese – et auquel Habib avait participé – en associant leurs guitares et leurs voix le temps d’un CD, avec les percussions de Mamadou Koné. Leur association fonctionne si bien que le trio est programmé dans une cinquantaine de salles en 2013, dont la moitié en Amérique du Nord. Entre mi-octobre et fin novembre, Habib enchaîne, principalement aux Pays-Bas, 25 représentations d’ »African Samba », nouvel épisode du collectif Five Great Guitars. Le planning de l’année suivante s’annonce déjà bien chargé, avec pour commencer une quinzaine de concerts avec son groupe aux États-Unis et au Canada.
Né à 1958 à Thiès (Sénégal), Habib Koïté est Malien, il parle le khassoké, bamanankan ; il est auteur, chanteur et compositeur.
Source : Manager

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