Depuis plusieurs années, notre pays est confronté à une crise multiforme de son système d’enseignement et elle est devenue de plus en plus alarmante et la situation se dégrade de jour en jour. Nos sœurs et nos frères sont victimes de cette mauvaise politique des Gouvernements passés et présents.
Dans le passé, le Président de la République son Excellence Ibrahim Boubacar Kéita, étant Premier Ministre, avait pu gérer ce problème en sa façon. Son discours de changement avait pu convaincre les gens et aujourd’hui face à la réalité et aux dangers que court l’éducation malienne, on commence à grincer les dents.
Selon le Rapport d’Orientation des journées de la Concertation Nationale sur l’Avenir de l’Enseignement Supérieur : « Le système d’enseignement supérieur au Mali connait une crise multiforme. Le sous secteur est confronté à plusieurs problèmes : le manque d’infrastructure, le nombre insuffisant d’enseignants, les problèmes liés à l’éthique, à la déontologie et à la discipline, l’inadaptation des offres de la formation avec les besoins de la société, le nombre croisant d’étudiants, en particulier dans les disciplines littéraires, les problèmes de financement et de transparence dans la gestion des ressources disponibles, le manque et l’inadéquation du matériel de pédagogie et de recherche et les problèmes de gouvernance et d’autonomie ».
Mieux précise le document : « La situation d’ensemble de l’Enseignement Supérieur malien n’est pas reluisante. Ce qui s’y fait, ce qui s’y vit, ne reflète pas les valeurs de travail, d’intégrité, de don de soi et de compétences qui fondent la société malienne ».
C’est au tout nouveau Ministre de l’Enseignement Supérieur t de la Recherche Scientifique Me Mountaga Tall de trouver une solution durable car cette crise se traduit par des grèves récurrentes des enseignants-chercheurs, des étudiants et, dans une moindre mesure, des personnels administratifs, techniques et de service. Les revendications qui sous-tendent ces grèves dont la manifestation est parfois violente portent généralement sur : le paiement à temps des heures supplémentaires, la révision du statut des personnels d’enseignement de l’enseignement supérieur, la gouvernance des universités publiques et de l’enseignement supérieur, l’amélioration de l’environnement de travail et le logement et l’attribution des bourses, leur renouvellement et le respect des échéances de leur payement, l’hébergement, la restauration et les conditions de vie dans le campus social.
« Le nouveau Gouvernement doit promouvoir la culture de l’excellence, de la compétition à l’échelle internationale, des établissements d’enseignement supérieur offrant des opportunités accrues de mobilité académique transnationale (échanges internationaux d’étudiants, double diplômation, cotutelle de thèse, établissements et formations délocalisés, accréditation internationale, mobilité des cerveaux) », explique-t-on.
Cependant, il est indéniable que la qualité de l’enseignement supérieur délivré est inextricablement liée, d’une part, à la disponibilité de ressources humaines de qualité et en nombre suffisant, d’infrastructures pédagogiques et administratives adéquates et de matériel pédagogique et, d’autre part au strict respect de l’éthique et de la déontologie mais aussi de la culture universitaire et de recherche.
La formation dans l’enseignement supérieur d’une masse critique de cadres moyens et ou de haut niveau, capables de s’adapter facilement, participe de la création d’un capital social et d’opportunités propices à l’employabilité et à la mobilité sociale. En outre, la recherche dans l’enseignement supérieur doit contribuer significativement à l’amélioration de l’offre de services essentiels visant à rehausser de façon pertinente le niveau de vie des populations en général, et celui des couches vulnérables en particulier.
Il est donc important que la gouvernance de l’enseignement supérieur soit revue, corrigée et assise sur les principes intangibles que la concertation nationale a dégagée. Il est vain de parler de gouvernance partagée si les conditions de vie et de travail des étudiants, des enseignants et autres professionnels de l’enseignement supérieur ne sont pas améliorées en investissant dans les infrastructures, les équipements collectifs et en s’appropriant les TICE.
A cet effet, tous ces efforts n’auront réellement de sens que si l’ensemble des acteurs (étudiants, enseignants, administration et Gouvernement) prennent conscience de leur responsabilité individuelle et collective vis-à-vis de l’état actuel et de l’avenir de notre enseignement supérieur, qui devrait, au-delà de toutes les contingences, être considéré comme un domaine de souveraineté.