On l’oublie parfois, mais la mission militaire de l’Union européenne au Mali est la première pour un contingent tchèque en Afrique. Vendredi dernier, le ministre de la Défense, Martin Stropnický, a rendu visite à Bamako aux trente-huit soldats participant à l’entraînement des troupes maliennes. Et ce lundi, le gouvernement devait décider de la prolongation de l’engagement de la République tchèque au Mali.
L’Armée tchèque est présente au Mali depuis mars 2013, où elle coopère à la réalisation de la mission européenne EUTM de formation et de conseil des troupes locales. Au mois de janvier 2013, la France avait lancé l’intervention militaire Serval, dirigée contre les extrémistes liés au groupe terroriste Al-Qaïda, qui avait occupé le nord du pays en 2012. L’UE a par la suite rejoint la zone avec une mission de formation, lors de laquelle les Tchèques ont tout d’abord protégé le commandement à Bamako. Comme en Afghanistan notamment, où ils sont engagés depuis 2002, les Tchèques font donc désormais valoir en Afrique leur riche expérience d’entraînement des forces armées d’autres pays, et ce pas sans une certaine forme de soulagement, comme l’explique le sergent Václav Sýkora :
« Il y a moins de danger ici au Mali. Nous nous déplaçons armés, bien évidemment, mais pas dans des véhicules blindés comme en Afghanistan. C’est effectivement nettement plus calme. »
Si l’on s’en tient au plan de participation aux missions à l’étranger pour 2015 et 2016 actuellement soumis à l’examen du Parlement, jusqu’à deux cents soldats pourraient opérer dans un proche avenir dans le cadre de la mission de formation de l’ONU et une jusqu’à une cinquantaine d’autres dans celle de l’UE actuellement évoquée.
En attendant, le mandat sous lequel l’Armée tchèque opère au Mali arrivera à son terme en juin. C’est pourquoi le gouvernement de Bohuslav Sobotka envisage de le prolonger jusqu’à la fin de l’année. Comme le précédent, le nouvel accord porterait sur l’envoi d’un maximum de cinquante soldats pour un montant d’un peu plus de 70 millions de couronnes (2,6 millions d’euros). Actuellement, outre les trente-quatre militaires stationnés dans la capitale, quatre autres experts opèrent comme instructeurs également dans la base de Kati, une ville située à une dizaine de kilomètres au nord de Bamako. Et tous, à en croire le sergent-chef Martin Šrumovský, s’en félicitent :
« L’Afrique, c’est vraiment quelque chose de différent de ce que nous avons vécu jusqu’à présent. Mais c’est une immense expérience pour nous, cela ne fait aucun doute. Les conditions dans lesquelles nous opérons n’ont rien à voir à ce que nous avons connu en Afghanistan. Il y a par exemple la météo. En Afghanistan, il faisait chaud aussi, mais au Mali, il fait encore plus chaud. C’est peut-être le seul point où c’est plus difficile ici. »
Et même si l’Armée tchèque maintiendra encore des troupes en Afghanistan y compris après 2014 et contrairement à ce qui avait été envisagé il y a quelques années, l’Afrique, avec peut-être aussi bientôt l’envoi de soldats en République centrafricaine, pourrait bientôt constituer le continent où opèrent le plus grand nombre de militaires tchèques.... suite de l'article sur Autre presse