Entre les eurodéputés favorables à la cause touareg et les partisans d’une intervention militaire, la situation chaotique du Nord-Mali suscite de vifs débats au sein de l’Union européenne.
Le 20 avril, une résolution approuvée par les députés européens (475 voix pour, 40 contre et 30 abstentions) a salué les initiatives de la CEDEAO, tout en approuvant un soutien militaire aux autorités maliennes pour sécuriser les zones non occupées par des groupes armés, contrairement à la chef de la diplomatie de l’UE, Catherine Ashton, qui opte pour un soutien en vue de restaurer l’intégrité territoriale totale du pays. Plusieurs eurodéputés emmenés par François Alfonsi réprouvent cette dernière solution, préférant négocier avec les groupes présents dans le Nord. Membre du Partitu di a Nazione Corsa (PNC, allié aux Verts) et principal avocat de la cause touareg, Alfonsi dit craindre qu’une solution militaire ne jette les Touareg dans les bras des groupes terroristes d’obédience salafiste. L’eurodéputé français entend plaider la cause touareg devant le Parlement en invitant, le 22 mai à Strasbourg, une délégation de haut niveau du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA).
Une autre formation alliée au PNC, la puissante Nieuwe-Vlaamse Alliantie (N-VA), premier parti belge dirigé par Bart De Wever, doit recevoir des représentants du même mouvement, le 9 mai, au Parlement flamand à Bruxelles. En Europe, le MNLA bénéficie déjà du soutien des Verts et de 35 partis autonomistes, voire indépendantistes, dont certains comme Esquerra Republicana de Catalunya, le Scottish National Party ou Plaid Cymru (Pays-de-Galles) comptent des députés à Strasbourg.