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Pourparlers inter maliens : le jeu de ping-pong des acteurs
Publié le mercredi 30 avril 2014  |  Le Pays.bf




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Les négociations entre le gouvernement malien et les groupes armés du Nord piétinent. Malgré la multiplicité et la multiplication des médiateurs, ce dossier ne connaît pas d’avancée notable si bien que l’on a même le sentiment qu’IBK fait du surplace. Et la situation ne pousse pas trop à l’optimisme eu égard à l’inconstance, voire la mauvaise foi de certains des protagonistes qui ne jouent pas franc-jeu, à telle enseigne que l’on se demande s’ils ne tirent pas profit de la situation.

Kidal demeure une épine dans le pied du gouvernement malien
On se demande par quel bout il faut prendre le problème, tant IBK donne l’impression de mélanger les pédales. C’est dans ce cadre qu’un plan de relance du dialogue a été élaboré par les autorités de Bamako qui, du reste, se sont vues interpellées par l’ONU, début février, sur la nécessité de faire évoluer positivement ce dossier en engageant, dans les meilleurs délais, des pourparlers inclusifs francs avec tous les groupes armés.

Dans le cadre de la mise en œuvre de ce plan de relance du dialogue afin de donner un coup de fouet aux négociations avec les groupes armés du Nord, le nouveau ministre malien de la Réconciliation, Ould Sidy Mohamed, et le nouveau représentant du chef de l’Etat pour le dialogue inclusif inter-malien, l’ex-Premier ministre Modibo Diarra, vont entreprendre une tournée dans la sous-région, qui les mènera à Ouagadougou, Nouakchott et Alger pour rencontrer certains chefs de groupes rebelles du Nord, réfugiés dans ces pays aux fins de ramener tout le monde autour d’une même table de négociation.

Mais, plus les choses traînent, plus le bout du tunnel s’éloigne car, pendant ce temps, Kidal, toujours contrôlé par le MNLA, demeure une exception dans la République, une épine profondément enfoncée dans le pied du gouvernement malien. Quand on connaît tous les zigzags diplomatiques autour de cette question du Nord-Mali, qui ont amené certains protagonistes comme le MNLA jusqu’en Russie pour chercher du soutien, quand on observe les recours à différentes médiations comme celle du Burkina, de l’Algérie, de l’Organisation catholique Sant’Egidio ainsi que les bons offices du Maroc, sans que cela ne fasse véritablement bouger les lignes, il y a de quoi être perplexe, voire pessimiste.
Les protagonistes doivent donner des gages de bonne foi

A l’analyse, l’on est porté à croire, avec Tiébilé Dramé, que c’est finalement « le manque de lignes directrices dans la gestion de la crise du Nord » qui explique toute la difficulté à aboutir à des résultats probants, en plus des atermoiements de certains protagonistes. A l’image de la pléthore de médiateurs qui a amené une certaine cacophonie, et à propos desquels Bamako semble avoir fait dans la politique du contentement qui s’est avérée toutefois peu efficace, ces résultats offrent très peu de visibilité et de lisibilité. Cette politique du clair-obscur était-elle délibérée ou bien IBK avait-il les mains liées comme son prédécesseur Amadou Toumani Touré ?

En tout cas, le constat est amer que les choses n’ont pas vraiment évolué dans le sens d’un règlement du problème alors que, dans le même temps, l’on a l’impression qu’il se dégage une certaine impuissance. Aussi se pose-t-on les questions de savoir si Ould Sidy Mohamed et Modibo Kéita feront mieux ou même s’ils ont des chances de réussir. Tout le mal qu’on leur souhaite, c’est de pouvoir déjà réunir autour d’une même table tous ces protagonistes pour pouvoir aborder les questions de fond.

Dans le même temps, étant entendu que cette action vise à associer tous les médiateurs aux négociations, il est impératif de travailler à éviter toute rivalité entre ces derniers quand on sait que, pour des intérêts divergents, l’Algérie et le Maroc ne parlent pas toujours le même langage et que Bamako n’est pas non plus en odeur de sainteté avec Ouagadougou pour le soutien supposé du Burkina au MNLA.

L’ONU et l’Union européenne, les autres parties prenantes au débat avec la société civile malienne, devront donc user de tact et de doigté pour un heureux aboutissement de ce dossier brûlant.

Cette fois-ci, il s’agira, pour les protagonistes, de donner, chacun de son côté, des gages de bonne foi. Car, si la volonté d’aller à des négociations franches existe chez tout le monde, des écueils ne manqueront certainement pas.

Outélé KEITA

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