La catastrophe de 2013 causée par les fortes pluies qui se sont abattues sur la capitale est illustrative de l’occupation anarchique des servitudes. D’où l’opération de libération de ses espaces menée par le gouvernement et qui devrait commencer la deuxième quinzaine du mois de mai.
Pour réussir l’opération libération des servitudes, qui concernera 800 familles installées dans les servitudes et des lits de marigots en communes I et IV, une communication a été présentée en conseil de ministres. C’est pourquoi la direction nationale de l’urbanisme a rencontré la presse mercredi dernier pour expliquer le sens de la mesure.
A en croire le directeur national de l’urbanisme, à partir de la deuxième quinzaine du mois de mai, toutes les familles se trouvant dans les servitudes des marigots que sont le « Woyowayanko » en Commune IV, le « Tienkolé » et le « Molobalani » en Commune I, vont être déguerpies, car il s’agit bien d’éviter le scénario d’août 2013 quand de fortes pluies s’étaient abattues sur la capitale. Conséquence : plusieurs personnes y ont perdu la vie, des maisons et des biens emportés, notamment dans des quartiers des Communes I et IV.
Des expertises ont été menées par la direction nationale de l’urbanisme afin de trouver un début de solution d’ici le prochain hivernage, soit dans 2 mois. Mieux, a souligné le directeur national de l’urbanisme, toutes les familles se trouvant dans les servitudes des cours d’eau de ces localités seront déplacées. Et de faire remarquer qu’il y a six cours d’eau dans ces deux communes qui ont été identifiés et dont les servitudes sont occupées par 800 familles.
Cependant, sur les 6 marigots, 3 ont été ciblés pour une première phase qui commence dans la deuxième quinzaine du mois de mai et qui va concerner plus de 300 familles. Ces marigots sont considérés comme les plus ravageurs, pendant l’hivernage (Woyowayanko en Commune IV, le Tienkolé et le Molobalani en Commune I).
Au regard de la délicatesse de l’opération, il a été révélé deux problèmes. Certains occupants ont des documents légaux, c’est-à-dire offerts par des autorités compétentes, mais ayant agi de façon irrégulière. La deuxièmement préoccupation est découle du fait que les collecteurs n’ont été pas aménagés, au fil des années, l’érosion aidant, des familles qui avaient respecté les normes, c’est-à-dire installées à 25 m du lit du marigot, se sont finalement retrouvées dans la servitude.
Pour la réussite de l’opération une commission du suivi de la libération des servitudes a été mise en place. Elle comporte plusieurs sous-commissions. La première sous-commission est chargée de confirmer le travail déjà fait par les services de l’urbanisme. La seconde planchera sur les statuts juridiques des occupants. La 3e sous-commission s’occupera de la prise en charge de la dimension sociale et humanitaire de l’opération alors que la 4e va évaluer l’incidence de l’opération (estimée pour l’heure à 5 milliards F CFA), et l’évaluation sommaire des dédommagements.
Le travail dévolu à ces différentes sous-commissions est de parvenir à recaser les déguerpis qui seront transférés soit dans les stades, soit sur les sites logements sociaux, etc. La tâche est ardue, mais les autorités de la direction nationale de l’urbanisme croient dur comme fer a son application stricte pour, ont-elles dit, éviter d’autres morts.