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Procès des leaders de la COPAM : Pour le Procureur de la République, cette organisation est illégale
Publié le mardi 14 aout 2012  |  Le Canard Déchaîné




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Les leaders de la COPAM accusés de « trouble à l’ordre public », ont comparu, mardi dernier devant les juges. Après des débats houleux, parfois passionnés, le verdict a été renvoyé au 28 août prochain.


Adama Traoré (g) et Hamadoun Amion Guindo, les leaders de la Copam
Si le 7 août dernier, l’audience a été renvoyée pour non comparution du Pr Rokia Sanogo, mardi dernier, tous les prévenus ont comparu. Il s’agit d’Hamadoun Amion Guindo, président de la COPAM, Pr Rokia Sanogo et Younouss Hamèye Dicko. Aussi, leurs avocats étaient présents. S’y ajoutent des militants de la COPAM et leurs sympathisants de Yèrèwolo-Ton.

D’entrée de jeu, le président du tribunal précise que ce procès n’a rien à voir avec l’agression du Président de la République par intérim, Pr Dioncounda Traoré. Il indique que les leaders de la COPAM sont inculpés pour trouble à l’ordre public, le 21 mai dernier, en voulant organiser une convention nationale. Une infraction prévue par l’article 63 du code pénal. Il s’agit, dit-il, d’une infraction différente de l’agression perpétrée sur la personne du président de la République par intérim.

Les responsables de la COPAM n’ont pas connu les faits qui leur sont reprochés. Pour Amadou Hamion Guindo, la COPAM, ce jour-là, n’a organisé qu’une convention nationale. Et elle n’a demandé, explique- t-il, à personne d’occuper la voie publique, encore moins de troubler l’ordre public. C’est cette position que défendent les avocats. Mieux, ils estiment que les faits reprochés à leurs clients ne figurent pas dans la citation. Ces arguments ne semblent pas convaincre le Ministère public, qui a insisté sur l’illégalité de la COPAM. Dans ses réquisitions, le Procureur de la République assure que la COPAM est illégale. Car, elle n’a pas la personnalité morale et ne doit, à ce titre, organiser une convention nationale.

Mais pour Hamdoun Amion Guindo, on saurait parler de l’illégalité de la COPAM, d’autant plus qu’elle est constituée de partis politiques et d’associations qui ont la personnalité morale. Aussi, ajoute-t-il, la COPAM est impliquée, comme d’autres, dans la gestion de la crise que vit le Mali. ET c’est dans ce cadre qu’elle avait voulu inviter les Maliens à se parler. Malheureusement, la convention nationale a tourné court. La suite on la connait : des milliers de manifestants se sont rendus au Palais de Koulouba où, ils agressent le président de la république par intérim dans son bureau.

Malgré la brillante plaidoirie des avocats de la COPAM, le procureur de la république est reste imperturbable. Car selon lui, les prévenus sont responsables de ce qui est arrivé le 21 mai dernier. Et d’ajouter qu’il n’est pas question que cette infraction reste impunie. C’est pourquoi, le ministère public requiert qu’ils soient maintenus dans les liens de l’accusation. Le verdict sera connu le 28 août prochain

Rappelons que le trouble à l’ordre public est puni d’un emprisonnement de 6 mois à 3 ans et d’une lourde amende.

Abou Berthé

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