Il n’est un secret pour personne que le coup d’Etat du 22 mars 2012 a un lien étroit avec la rébellion au nord qui avait pris des proportions inquiétantes au Mali. Les rebelles, trafiquants d’armes et de drogues et les soi-disant jihadistes avaient semé la terreur dans les régions nord du pays.
Ils avaient saccagé. La situation était devenue insupportable. Il y a eu de nombreux déplacés pour échapper aux sévices. Face à la situation, les autorités de la transition avaient lancé des appels aux différentes sensibilités de la population afin que chacun consente des efforts financiers ou matériels pour soutenir l’armée malienne dans la reconquête des régions occupées. Les autorités de la transition venaient ainsi par cette sollicitude, influer sur la fibre patriotique des Maliens. Mais, l’attente n’a pas été longue.
Pratiquement, toutes les sensibilités de la population ont réagi favorablement et avec promptitude. Ainsi, pendant une longue période, les contributions financières et en nature ne cessaient de parvenir à qui de droit. Les ministres Tiénan Coulibaly des Finances et le général Yamoussa Camara de la Défense étaient chargés de la réception des fonds. Et pendant un bon moment, régulièrement, les informations officielles étaient diffusées sur les antennes de l’ORTM sur l’évolution des contributions financières faites par des citoyens ayant bien mesuré les enjeux de la lutte contre les rebelles, narcotrafiquants et jihadistes hyper armés. Il fallait tout mettre en œuvre pour doter la vaillante armée nationale de moyens logistiques adéquats afin qu’elle puisse efficacement faire face aux rebelles de tous acabits et venant de divers horizons.
Les réactions des Maliens ont été vivement saluées comme l’expression du patriotisme. Nul ne s’était montré indifférent à la situation. Hier comme aujourd’hui, l’armée malienne, malgré les formations dont elle a bénéficié, a un manque criard de moyens logistiques, d’armements sophistiqués qui puissent lui permettre d’affronter les rebelles. Au nombre de ces moyens logistiques, il y a fondamentalement des avions de guerre : des hélicoptères mi- 24, des Sukoyes, des apaches et pourquoi pas des drones ? Aujourd’hui, rien de tout cela n’est acquis. Entre temps, l’opinion publique nationale n’est plus informée.
Certes, en ce moment et ce depuis quelques mois, il n’y a plus de contribution qui tombe. Mais, rien ne filtre à présent sur l’usage qu’on a fait des contributions importantes faites, malgré l’effectivité de la Commission Défense, Sécurité… de l’Assemblée nationale.. Alors question : Qu’a-t-on fait de ces importantes contributions ? Quel rôle ont joué les successeurs du général Yamoussa Camara et de Tiènan Coulibaly dans la gestion de ces fonds ? Qu’attend-on pour donner la bonne information au peuple par rapport à l’usage qu’on a fait ou qu’on fera de ces fonds ? En tout cas, de tels fonds doivent être bien gérés. Nul ne doit pousser l’outrecuidance à les utiliser à d’autres fins.
En tout cas, le Mali est un pays où il faut s’attendre à tout. Il y a lieu que les nouvelles autorités qui sont déterminées à tout mettre en œuvre pour améliorer la qualité de la gouvernance, s’intéressent à la gestion de ces fonds. Il serait inadmissible, inacceptable que certains en font un autre usage. Si c’était le cas, alors, il serait nécessaire que les coupables soient punis. C’est à partir du contrôle de ces aspects classiques de la gestion des ressources publiques que le nouveau pouvoir doit commencer. Au cas où les fonds seraient encore en sécurité, il faudra qu’à travers l’Assemblée nationale, on trouve les moyens de les mobiliser pour apporter des soutiens logistiques adéquats à l’armée nationale.