ADDIS ABEBA - La tournée africaine en cours du Premier ministre chinois Li Keqiang va insuffler un dynamisme à la coopération économique et commerciale sino-africaine, a déclaré lundi le ministre chinois du Commerce, Gao Hucheng.
Cinquante ans après la visite historique effectuée par l'ancien Premier ministre chinois Zhou Enlai sur le continent africain, celle de M. Li est cruciale pour favoriser l'innovation, l'expansion et l'amélioration de la coopération économique et commerciale sino-africaine, a indiqué le ministre lors d'une interview en marge de la visite.
Cette tournée devrait permettre de créer une atmosphère propice à la future coopération entre les pays africains et les entreprises chinoises par l'établissement d'une plate-forme de communication, a souligné le ministre.
Selon lui, puisque la construction d'infrastructures visant à améliorer la connexion interafricaine est vitale pour l'intégration économique africaine, la Chine, dotée d'un avantage concurrentiel dans ce domaine, compte approfondir la coopération dans la construction des routes, des voies ferrées, des ports, ainsi que dans l'aéronautique, l'électricité et la communication, et la visite de M. Li vise à faire avancer les projets de ce type.
Par ailleurs, le chef du gouvernement chinois va faciliter la délocalisation vers l'Afrique des secteurs industriels chinois nécessitant beaucoup de main-d'oeuvre comme la manufacture, dans le but d'assister la croissance et la prospérité du "Made in Africa" et de faire de l'investissement le pivot d'une relation économique et commerciale sino-africaine plus étroite, plus inclusive et plus durable.
En outre, la Chine va continuer d'aider ses amis africains à améliorer le niveau de vie de leurs populations, adopter davantage de mesures favorables au développement africain dans une série de domaines, parmi lesquels l'agriculture, la médecine, la protection de l'environnement et l'éducation, a-t-il rappelé, avant de souligner que l'amitié, la croissance économique rapide et les avantages complémentaires sont les principaux piliers soutenant les liens économiques et commerciaux sino-africains dans cette nouvelle ère.
M. Gao a salué la coopération commerciale et économique entre la Chine et l'Afrique, qu'il considère comme un des exemplaires parmi les pays en développement, avant de noter que le principe de sincérité, d'égalité et de bénéfice mutuel n'a pas changé au cours des 50 dernières années, et que le renforcement de leur coopération a résisté aux bouleversements économiques internationaux.
Le volume des échanges commerciaux sino-africains s'est élevé à 210,3 milliards de dollars américains en 2013, ce qui constitue une montée en flèche par rapport aux 250 millions de dollars enregistrés en 1965, et la Chine est le premier partenaire commercial de l'Afrique depuis cinq années consécutives.
Les investissements directs chinois en Afrique ont grimpé à 25 milliards de dollars à la fin de 2013, et plus de 2.500 entreprises chinoises sont implantées en Afrique, couvrant les domaines des finances, des télécommunications, de l'énergie, de la fabrication et de l'agriculture, avec plus de 100.000 emplois créés au niveau local.
Le ministre chinois a également mis en valeur la multiplication rapide des contrats de travaux signés entre les deux parties, à l'heure où l'Afrique est devenue le deuxième plus grand marché des travaux de la Chine à l'étranger.
A la fin de l'année 2013, le montant total des contrats de travaux remportés par les entreprises chinoises en Afrique avoisinait les 400 milliards de dollars, et plus de 2.200 kilomètres de voies ferrées et 3.500 kilomètres de routes ont été construites en Afrique par des entreprises chinoises.
Grâce à cette coopération, les entreprises chinoises ont apporté à l'Afrique des capitaux et des technologies, tout en réduisant les coûts de construction et en faisant la promotion du label "Construit par la Chine", a ajouté M. Gao.