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Mauvaises conditions de vie et de travail : Les journalistes face à leur responsabilité !
Publié le mardi 6 mai 2014  |  Le Reporter


© aBamako.com par mouhamar
Journée mondiale de la liberté de la presse 2014
Bamako, le 03 mai 2014. Une conférence débat a réuni ce samedi, à la maison de la presse, les agences du système des Nations Unies au Mali devant les professionnels de la presse. La cérémonie a été présidée par le Ministre de l’économie numérique, de l’information et de la communication, M Mahamadou Camara.


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Au moment où les journalistes maliens sont fortement interpellés face au défi de la réconciliation, l’urgence impose aussi de s’interroger sur les conditions des travailleurs des médias, de façon générale. Pourquoi sont-ils autant dans la précarité ? La réponse tient à l’irresponsabilité à plusieurs niveaux. Explications.
Le monde entier a célébré samedi le 3 mai la Journée internationale de la liberté de la presse. Au Mali, l’évènement a été l’occasion pour les professionnels de l’information de s’interroger sur leur rôle dans la réconciliation nationale, mais aussi de jeter un regard rétrospectif.

Du bilan des emprisonnements et agressions de journalistes, à l’analyse des obstacles liés à l’accès à l’information, cette journée a été celle de la réflexion sur la responsabilité sociale des journalistes et de leurs difficultés, notamment dans la période que nous vivons. Mais il ne faut pas que l’arbre cache la forêt ! La responsabilité sociale ne peut être atteinte que par l’indépendance et le professionnalisme.

Or, aujourd’hui, il ne faut pas se cacher la vérité, la presse malienne bat de l’aile, de par la précarité des salariés que par l’irresponsabilité de certains acteurs qui l’animent. Tout le monde est devenu journalistes au Mali. L’irruption de personnes venant de tous horizons dans cette profession a contribué à la discréditer. Il faut la réhabiliter ! Tout de suite et maintenant !

Qui est journaliste ? Qui ne l’est pas ? Qui a droit à la carte de presse ? 23 ans après, la presse est-elle devenue le parent pauvre de la démocratie ? Voici autant de questions qui nous interpellent et face auxquelles nous devons trouver des réponses. La célébration de l’édition 2014 de la Journée internationale de la liberté de la presse, nous donne aussi l’occasion, ici au Mali, d’engager la réflexion, une fois de plus sur la condition des journalistes maliens, et de façon générale les travailleurs des médias.

Il faut le dire et sans détour ! Aujourd'hui et plus que jamais, les observateurs sont formels : il y a véritablement une volonté de clochardiser la presse malienne avec la complicité d’un certain Etat qui ne joue pas son rôle de gendarme face à l'exploitation des employés de presse. Comment jouer, vraiment, ce rôle de gendarme quand des ministres de communication, eux-mêmes promoteurs d’organes, violent le Code du travail et emploient des journalistes sans contrat, ni couverture sociale ? Salaires très bas, absence de plan de carrière, couverture sociale, etc., les journalistes maliens mettront du temps avant de voir le bout du tunnel.

Que sont-ils devenus ces journalistes accidentés ? Ceux victimes de licenciements abusifs par «les patrons de presse» parce que leurs têtes ne plaisent pas au «boss» ? Comment amener les journalistes maliens à prendre leur destin en main et bénéficier de meilleures conditions de travail et de vie, grâce à des salaires dignes ? Le sujet fait débat, mais il pose aussi la responsabilité des hommes de médias à prendre leur courage. Les journalistes que nous sommes, n'avons d'autres choix que de constituer un front de lutte commun pour défendre nos intérêts, et contraindre nos employeurs à respecter la législation du travail. Le sursaut est indispensable !

Tony Camara

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