Bien qu’ayant bénéficié d’un accueil exceptionnel au Niger, nos compatriotes n’ont qu’une hâte : retourner au bercail
Le site frappe tout d’abord par son étendue. Basé à 233 kilomètres au nord-ouest de Niamey dans le département d’Ayorou, région de Tillabéry et à 30 kilomètres de la frontière malienne du cercle d’Ansongo, le camp de réfugiés Tabareybarey donne l’impression de s’étaler à perte de vue dans le Sahel nigérien. Il accueille aujourd’hui 7656 des 48.000 de nos compatriotes qui ont trouvé refuge au Niger et qui se retrouvent installés dans cette zone désertique où le sol est sablonneux et la chaleur insupportable. Ici, cohabitent nomades et bergers sonrhaïs, touaregs, peulhs et bambara, venus majoritairement des Régions de Gao et de Kidal.
Tabareybarey, pour celui qui y arrive pour la première fois, c’est tout d’abord des centaines de huttes faites de piquets plantés dans le sol et reliés entre eux par des fils métalliques, recouvertes partiellement ou totalement de bâches ou de vieux pagnes. Ces abris de fortune, souvent emportés par les grands vents chauds et secs, côtoient des milliers de tentes offertes par le Haut commissariat des nations unies pour les réfugiés (HCR). De petits troupeaux de chèvres et de chameaux errent sous les rares arbustes épineux, seule végétation qui résiste au climat de cette zone désertique sahélienne. Cependant, la rudesse des conditions de vie est compensée par la solidarité agissante des populations sédentaires de la zone, des autorités nigériennes ainsi que des organisations humanitaires qui accompagnent nos compatriotes dans leur condition de réfugiés.
C’est à ce camp de Tabareybarey que le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, le général Sada Samaké, accompagné de son homologue nigérien, Massoudou Hassoumi, des responsables militaires et sécuritaires du Niger, a choisi de porter dimanche dernier le message de la paix et de la réconciliation auxquelles aspire notre pays. Au site du camp, la délégation a été accueillie par le gouverneur de la région de Tillabéry, Diabiri Hassimiou, l’ambassadeur du Mali au Niger, Alhamdou Ag Ilène, les responsables du Haut commissariat des nations unies pour les réfugiés (HCR-Niger), les autorités militaires, politiques et administratives de la région de Tillabéry. Détail significatif, pour faire honneur à l’hôte de marque, nos compatriotes avaient tenu à revêtir leurs plus beaux atours, en particulier les dames qui arboraient chacune les parures traditionnelles de son ethnie. Toute cette foule chantait, dansait et scandait « Mali – Mali – Mali ».
« RIEN NE VAUT LE CHEZ SOI ». Après les honneurs militaires que le commandement de la région de Tillabéry a rendu au général Sada Samaké, le gouverneur de Tillabéry fera une présentation succincte de sa région ainsi que de ses potentialités économiques et culturelles. Il rappellera que le camp de Tabareybarey a été mis en place voilà presque deux ans, plus exactement le 29 mai 2012, pour gérer l’arrivée massive de réfugiés maliens. « Selon les statistiques du HCR, le camp abrite aujourd’hui 7656 personnes qui cohabitent en parfaite harmonie avec les populations autochtones de la zone. Cette population de réfugiés est répartie en 1919 ménages de 7329 réfugiés maliens et 67 ménages de 327 retournés nigériens. Tabareybarey est subdivisé en cinq quartiers et la quiétude sociale règne au sein des différentes communauté du camps », a indiqué Diabiri Hassimiou.
Le chef de l’exécutif régional a insisté sur le fait (peu commun) que la cohabitation entre les réfugiés et les autochtones de la région se passait très bien, cela grâce aux liens séculaires qui unissent les populations maliennes et nigériennes des deux côtes de la frontière. Il a aussi réitéré son engagement à maintenir cette stabilité sociale et la solidarité qui caractérise la zone.... suite de l'article sur L’Essor