Lors du voyage du ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso, porte-parole du médiateur Blaise Compaoré dans la crise malienne, le mardi 7 août dernier dans à Gao et Kidal, Iyad Ag Ghali lui a signifié sa disponibilité à dialoguer laissant Allah le Tout Puissant le soin de guider chaque partie dans la bonne direction. Ainsi, la question est de savoir : le seigneur de guerre après avoir installé le chaos et la désolation à travers des exactions de toutes sortes, veut-il dialoguer maintenant le négociateur de la CEDEAO pour une sortie de crise apaisée? La démarche du terroriste Iyad Ag Ghali ne peut s’expliquer aujourd’hui que par la faiblesse de son groupe. En effet, depuis l’annonce de la dissolution du Comité national de transition (CNT) en Libye et l’arrivée au pouvoir de l’assemblée (choses qui ont été effectives la semaine dernière), les rangs du groupe terroriste Ansar Dine ont commencé à se vider. Motif : la plupart de ses alliés venus de la Libye avec armes et bagages, après la mort du Colonel Kadhafi avec elle la chute du régime autocrate, sont en train d’y retourner à l’appel de leur partisans pour la reconstruction d’une Libye libre, démocratique et républicaine.
D’ailleurs, ses alliés bédouins venus prêter main forte à Ansar Dine n’étaient motivés que par l’argent, donc des mercenaires qui n’ont aucune qualité pour discuter du sort du Mali. Selon des sources concordantes, certains d’entre eux ont même affirmé qu’on les a engagé dans une guerre qui ne les regarde pas.
Ainsi, sentant le vide venir autour de lui, Iyad Ag Ghali veut maintenant négocier pour une sortie de crise apaisée sachant bien que le poignée de mercenaires dont il disposera ne fera pas le poids devant une intervention militaire de l’Afrique de l’Ouest ou panafricaine soutenue par les Nations-Unis qui se disent disposer à déclencher une option militaire contre les terroristes d’Ansar Dine et son parrain Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).
Dans son petit calcul, le seigneur de guerre Iyad entend aller vers les négociations afin de tirer son épingle du jeu avec des sous et des garanties. Condition sine qua non pour se retirer du nord. Ainsi, il va se la couler douce ailleurs momentanément avec l’argent sale. Cependant, une fois que les sous terminés, il reprendra service avec des comportements peu orthodoxes.
Le Mali a hélas assez connu ces genres de pratiques depuis les premières heures de la rébellion à nos jours. Ainsi, comme nous l’avons toujours soutenu la solution appropriée pour libérer le nord du Mali de ses occupants illégaux et indésirables est une intervention militaire de l’Afrique de l’Ouest ou panafricaine.
Le porte-parole du médiateur Compaoré, l’émissaire de la CEDEAO pour la paix au nord du Mali, Djibril Bassolé, ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso doit être convaincu afin d’amener la CEDEAO à convaincre à son tour les Nations-Unis de la nécessité d’une intervention militaire sous-régionale au nord du Mali. Même avant, il faut que la demande formelle émane de Bamako qui manque aujourd’hui cruellement d’autorité compétente et crédible pour faire face à la situation.
Espérons que le gouvernement d’union nationale présentement en gestation aura du toupet à inscrire sa démarche dans cette logique salutaire avec l’autorité des fortes personnalités qui feront leur rentrée dans l’équipe gouvernementale.