Hier aux alentours de 13 heures, le PDG du PMU-Mali, Idrissa Haïdara dit Landrouss a regagné son domicile ayant bénéficié d’une liberté provisoire pour des raisons de santé. Interpellé d’abord au pôle économique et financier de Bamako, suite au Rapport du Bureau du Vérificateur Général, le 27 décembre 2013, il avait été déféré une semaine après pour » mauvaise gestion » des fonds du PMU-Mali.
On se rappelle que le Bureau du Vérificateur Général (BVG) avait épinglé, dans son Rapport annuel 2012, la (mauvaise) gestion PMU Mali qui avait occasionné 34 milliards FCFA de perte pour l’Etat se décomposant comme suit : 3 392 531 682 FCFA au titre de la fraude et 30 709 840 670 FCFA au compte de la mauvaise gestion.
Parmi les faits reprochés : 47 105 252 FCFA sortis en espèces sans pièces justificatives ; 62 809 380 FCFA sortis sans pièces justificatives de paiement d’impôts et taxes ; 82 513 287 FCFA de dépenses effectuées au titre de missions sans pièces justificatives ; 295 500 000 FCFA indûment versés à l’Agent de la Sécurité d’Etat en plus des charges de sécurité ; 771 721 149 FCFA accordés par le PDG du PMU Mali à diverses personnes sans autorisation ; 200 millions FCFA d’avance faite au ministère de la Défense non encore remboursée.
On s’était alors demandé depuis quand le PMU Mali est-elle devenue une banque ?
Du rapport du BVG, il ressort également que le PMU Mali a irrégulièrement décaissé 5,1 milliards FCFA au titre des dividendes de l’Etat.
Le gouvernement a directement utilisé ces fonds à partir des comptes bancaires de la Société sans reversement préalable au Trésor Public. Par conséquent, pour le BVG, il n’est pas garanti que l’emploi de cette ressource ait bénéficié à l’intérêt général. La liste des manquements et des détournements présumés au PMU Mali est loin d’être exhaustive.
Dans ses conclusions, le BVG a recommandé de remettre à la justice le dossier du PMU- Mali qui était devenu pour les dirigeants du pays une véritable vache laitière.
Son PDG aurait, selon nos informations, été plusieurs fois entendu par le juge du Pôle économique et financier sur ces dossiers sulfureux qui dénotent l’existence présumée d’une mafia qui croquait autant qu’elle voulait les deniers publics.
Les administrateurs du PMU Mali ont indûment perçu la somme de 137 millions FCFA et des dotations de carburant de 7 200 litres chacun en plus de leurs indemnités de fonction, en violation de l’article 430 de l’Acte uniforme de l’OHADA qui interdit de verser aux administrateurs toute autre rémunération, permanente ou non, que leurs indemnités de fonction.
Toutes choses sur lesquelles le PDG Idrissa Haïdara a eu l’occasion de se prononcer devant les juges qui viennent de lui accorder cette liberté provisoire pour motif de santé.