Emprisonné depuis le mois de décembre 2013, le PDG de PMU a été libéré hier. Une libération qui met fin à une détention qui s’apparentait à une séquestration puisque M. Haïdara avait été arrêté à l’instigation du garde des Sceaux, ministre de la Justice et des Droits de l’Homme.
Le PDG de Pari mutuel urbain (PMU-Mali), Idrissa Haïdara, est libre depuis hier après 5 mois de détention pour une affaire de détournement qui a finalement fait flop.
Sur les instructions du garde des Sceaux, ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Me Mohamed Ali Bathily, Idrissa Haïdara avait été convoqué le 27 décembre 2013 en compagnie de ses deux collègues, le directeur financier, Moussa Dembélé, et l’agent comptable, Soungalo Doumbia, au Pôle économique.
Ils ont été placés en garde à vue pendant plusieurs jours avant d’être déférés. Le PDG du PMU est devenu un prisonnier gênant pour l’Etat, dont les représentants ont eu du mal à apporter les preuves des crimes à lui reprochés et provenant du rapport du Bureau du Vérificateur général qui le soupçonnait de détournement de 36 milliards CFA entre 2006 et 2011.
Le dossier s’est dégonflé
Ni le Contentieux de l’Etat, ni le conseil d’administration encore moins la direction générale de PMU n’a voulu être partie civile dans ce dossier qui portait sur des accusations de détournements de plusieurs dizaines de milliards de F CFA, ramenés depuis à quelques centaines de millions de F CFA.
Face aux enquêteurs du Pôle économique, le PDG de PMU-Mali, Idrissa Haïdara était très serein et a presque réussi de se « blanchir » des accusations portées contre lui. Pour ce faire, il a fait des révélations qui ont touché un proche de l’actuel président de la République. En effet, avec des documents à l’appui, il a démontré que le contrat d’impression portant sur 19 milliards de F CFA, a été attribué pour 10 ans renouvelable sur une décision de l’ancien président Alpha Oumar Konaré au sulfureux Alou Tomota.
Le contrat a été d’ailleurs signé en 2001 par un proche de l’actuel président de la République et PDG de PMU-Mali au moment des faits, Youssouf Kéita. Ce dernier avait été brièvement interpellé la semaine dernière.
La gêne est telle que les enquêteurs ainsi que le Vérificateur général ont vite fait de se débarrasser de l’affaire derrière laquelle on avait cru débusquer des achats d’armes. Provenant du rapport du Bureau du Vérificateur général qui le soupçonne de détournement de 36 milliards CFA entre 2006 et 2011.
On ne pouvait qu’élargir le pauvre. Hier, le procureur général de la Cour d’appel de Bamako a favorablement répondu à la demande de mise en liberté provisoire de M. Haïdara qui n’était plus qu’une personnalité séquestrée par le garde des Sceaux au seul prétexte qu’il est un proche de l’ancien président Amadou Toumani Touré.