Paris, - La France, qui a déploré jeudi dans le Nord du Mali la mort d’un huitième militaire de l’opération Serval, va déployer 3.000 soldats dans la "bande sahélo-saharienne" pour lutter contre le terrorisme à l’échelle "régionale".
Marcel Kalafut, sergent au 2e régiment étranger de parachutistes de Calvi âgé de 26 ans (BIEN: 26), a été tué en opération dans la nuit de mercredi à jeudi. Deux autres soldats français ont été blessés et transportés vers Gao. "Hier soir (mercredi), un peu avant minuit, dans le massif du Tigharghar, dans le Nord-Est du Mali, un véhicule léger d’une unité de la force Serval a sauté sur un engin explosif à une vingtaine de kilomètres de Tessalit", a
précisé le ministère de la Défense dans un communiqué.
"Les militaires français étaient engagés dans une mission de sécurisation des portes du massif de Tigharghar", a-t-il ajouté. La mort de ce militaire d’origine slovaque, qui s’était engagé dans la Légion étrangère en 2007, porte à huit le nombre de soldats français tués au
Mali depuis le lancement le 11 janvier 2013 de l’opération militaire française Serval.
François Hollande a exprimé sa "profonde tristesse" et salué le "sacrifice de ce légionnaire français", selon un communiqué de l’Elysée. Les nouvelles concernant les deux soldats blessés sont "rassurantes", a-t-il précisé jeudi matin sur France2. "Je voudrais à ce moment, c’est le 8 mai, saluer sa mémoire, saluer aussi ses camarades, sa famille, et dire qu’il est mort pour la liberté du Mali, la sécurité du Mali, mais aussi la liberté et la sécurité de la France et de l’Europe", lui a de son côté rendu hommage le ministre de la Défense Jean-Yves
le Drian, interviewé sur BFMTV et RMC.
Le président de l’UMP Jean-François Copé a réaffirmé le "soutien total" de son parti "à tous les militaires français qui se trouvent en opération extérieure et qui risquent leur vie au quotidien pour servir un noble idéal". Le PS a pour sa part "salu(é) la mémoire" du légionnaire, exprimant "toute sa reconnaissance au courage (des) soldats qui se battent pour établir la paix au Mali et lutter contre le développement de foyers de terrorisme au Sahel".
- "Une autre phase" de l’opération Serval -
Interrogé sur le terme de l’opération Serval, M. Le Drian a répondu qu’elle était "dans une autre phase", et qu’elle était "en train de se terminer dans sa phase de guerre frontale contre les groupes djihadistes". "Nous sommes en train de nous réorganiser pour avoir une conception régionale du contre-terrorisme (...) Sur le Mali maintenant, les forces des
Nations unies sont là, l’armée malienne se reconstitue (...) et notre rôle à nous c’est de poursuivre le contre-terrorisme, non seulement au Nord Mali, mais aussi au Nord Niger, mais aussi au Tchad, et nous sommes en train de réorganiser notre dispositif pour que 3.000 militaires français soient dans cette lutte contre le terrorisme", a-t-il expliqué.
Ces militaires resteront "le temps qu’il faudra", sans "date limite", dans la "bande sahélo-saharienne", qui est une "zone de dangers, de trafics en tout genre", a-t-il poursuivi.
Au Nord du Mali, les effectifs seront ramenés comme prévus à 1.000 hommes, et seront concentrés "sur la durée, à Gao essentiellement". Au plus fort de l’opération Serval, au printemps 2013, le contingent français a compté près de 5.000 hommes.
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