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Meurtre d’un soldat français par des djihadistes au Nord-Mali : même affaibli, un serpent reste venimeux
Publié le vendredi 9 mai 2014  |  Autre presse




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Le conflit dans le Nord- malien vient de connaître un nouveau rebondissement avec le meurtre d’un soldat français, dans la nuit du 7 mai dernier. La mort de ce sous-officier porte à 8, le nombre de soldats français tombés sous les balles assassines des djihadistes qui avaient fait de cette partie du Mali leur terrain privilégié pour leurs opérations criminelles.

Contrairement aux apparences, la guerre au Nord-Mali n’est pas encore terminée
La mort du soldat, survenue lors d’une opération, relance les débats, d’une part, sur la fragilité de la situation sécuritaire dans le Nord du Mali et, d’autre part, sur le statut même de Kidal qui reste un point essentiel dans la résolution du problème malien.

Le communiqué du ministère français de la Défense indique que le véhicule que conduisait le militaire français « a percuté un engin explosif improvisé, placé par un djihadiste. » A l’analyse des faits, la première conclusion à tirer est donc que, contrairement aux apparences, la guerre au Nord-Mali n’est pas encore terminée et, surtout, que les djihadistes n’ont pas encore renoncé à leur volonté de créer un Etat islamique dans cette partie du territoire malien. Bien au contraire, on est enclin à penser que ce n’est pas demain la veille du jour où ces fous de Dieu déposeront les armes.

Qu’on ne se leurre pas ; ces barbus ne se sentent même pas encore essoufflés, malgré les coups de boutoir portés contre eux par l’armée française, et qui ont entraîné de lourdes pertes dans leurs rangs. Ce moment d’accalmie qu’ils observent, depuis un certain temps, s’apparente plutôt à un repli stratégique, le temps de se réarmer, de se réorganiser, de regonfler le moral… pardon, la foi des troupes, avant de revenir à l’assaut.
Les armées française et malienne ne doivent donc pas baisser la garde au risque d’apprendre à leurs dépens, que même affaibli, un serpent reste venimeux.

Et puis, il y a la nouvelle forme de lutte que ces terroristes semblent avoir adoptée. En effet, convaincus qu’ils ne peuvent pas remporter une guerre frontale avec l’armée française forte de sa technologie d’écoute et de détection, ils ont opté pour une « guerre invisible », ce qui a, pour eux, l’avantage de jouer sur les nerfs des soldats français, de les mettre dans une psychose permanente en leur faisant croire que l’ennemi traqué est partout et nulle part et peut frapper à tout moment.

Kidal reste comme une plaie au pied du Mali, et il faut la soigner si on veut que le pays avance vers la paix

Dans ces conditions, la France, qui semble porter seule le poids de cette guerre, risque de montrer tout de suite des signes d’essoufflement car, en dépit de l’efficacité de son service de renseignement, elle ne saurait maîtriser le désert mieux que ceux qui y sont nés.
C’est sans doute pour pallier cette insuffisance qu’elle a décidé de se réorganiser « pour avoir une nouvelle conception régionale du contre-terrorisme. » Cela se traduira dans les faits par un déploiement, de façon permanente, de 1000 soldats français dans la région de Gao et de « 3 000 autres dans la bande sahélo-saharienne ».

Cette présence continuelle des soldats français dans la zone est donc la réponse de la France au choix stratégique de guerre psychologique que les djihadistes lui imposent. Il faut maintenant que l’ensemble des pays voisins du Mali se mobilisent à leur tour pour faire en sorte que leurs frontières ne servent pas de bases de repli pour les terroristes.

Par ailleurs, il faut que la France se décide enfin à clarifier le statut de Kidal qui reste, malgré tout, un maillon essentiel dans le retour de la paix au Mali. Kidal, il faut le dire, reste comme une plaie au pied du Mali, et il faut la soigner si on veut vraiment que le pays avance vers la paix. Et dans une telle situation, IBK aurait mieux fait de dépenser les 17 milliards de francs CFA pour équiper son armée, plutôt que pour acheter un avion de luxe qui divise aujourd’hui son peuple.

Dieudonné MAKIENI

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