Le poste de contrôle de Moribabougou constitue aujourd’hui un poste d’arnaque pour les chauffeurs qui font la navette sur cette route. Le Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, le Général Sada Samaké, doit prendre ses responsabilités pour mettre un terme à cette mauvaise pratique qui joue dans la corruption et la mauvaise gouvernance.
Pour faciliter la libre circulation des personnes et de leurs biens, éviter le trafic illicite et lutter contre l’insécurité routière, des postes de contrôle ont été installés sur toutes les routes principales du territoire national. Si telles sont les visions des autorités, certains agents font de ces postes de contrôle leur vache laitière.
Si conformément au serment prêté certains agents font leur travail comme cela se doit, dans l’intérêt de la nation, d’autres par contre n’en ont cure. Il suffit de faire un petit tour au niveau du poste de contrôle de Moribabougou, le dernier poste de contrôle de la région de Koulikoro avant d’entrer dans le district de Bamako, pour en faire l’amer constat. C’est l’anarque à ciel ouvert que des agents exercent sur des chauffeurs des véhicules de transport.
Ici, chaque chauffeur qui passe est obligé de payer de l’argent, que les pièces soient à jour ou pas peu importe. Les véhicules poids lourds payent plus chers que les autres.
Un chauffeur de car que nous avons rencontré au niveau du poste de contrôle de Moribabougou nous a confié ce qui suit: “Ici on a pas besoin que tes pièces soient à jour ou pas. Une chose est claire tu es obligé de payer de l’argent, sinon on confisque tes pièces. Alors que cela n’est pas normal. Quand on arrive ici parfois on se demande si le Mali est un pays de droit ou pas. Comme vous le voyez, mon véhicule est un car. Chaque fois que je passe, je paye 2.000 ou 5.200 ou 3.000 Fcfa. Je tiens à vous préciser que les papiers de cet engin nous coûtent plus de 750.000 Fcfa par an. Malgré tout, tu es obligé de payer ici. Chaque véhicule de transport qui passe paye quelque chose pour pouvoir passer. Nos syndicats sont au courant, les autorités sont au courant, mais rien à faire. Avec les changements annoncés par le président IBK et son gouvernement, nous sommes entrain de voir ce qui va se passer dans les jours à venir. Sinon, franchement on souffre”.
Remonté contre ce rançonnement par les agents de sécurité, un autre chauffeur a ajouté ceci : “Ici, les chauffeurs des véhicules de transport ont deux options. Soit, tu acceptes de payer, soit tu abandonnes purement et simplement cette route. Bien vrai qu’on soit en règle, on paye. Où va le Mali ? Nous demandons aux autorités de tout faire pour trouver une solution à cette situation qui n’honore personne”.
En réalité, cette situation d’anarque constitue un véritable problème pour l’ensemble des chauffeurs des véhicules de transport qui font la navette sur cette route. Il appartient au Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité de mettre ses services de contrôle sur cette piste pour débusquer les agents indélicats.