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Le Soir de Bamako N° 4032 du 8/5/2014

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Conférence Nationale sur l’accès des femmes rurale à la terre : Wildaf/Mali travaille en réseau pour l’amélioration des conditions de vie des femmes
Publié le vendredi 9 mai 2014  |  Le Soir de Bamako




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La salle de conférence de la Plate-forme de veille des femmes, située près du Centre Aoua Kéita, a abrité du 06 au 08 mai 2014 une conférence nationale sur l’accès des femmes rurales à la terre. La cérémonie d’ouverture était placée sous la présidence de la représentante du Ministre de la Promotion de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, Mme Dembélé Awa Katilé. C’était en présence de la présidente de Wildaf/Mali, du directeur-pays Oxfam/Novib et devant de nombreuses femmes des réseaux féminins partenaires de Wildaf.

L’objectif visé par cette conférence nationale est d’initier un cadre d’échange et de plaidoyer pour un meilleur accès des femmes rurales à la terre, d’organiser à Bamako une conférence de trois jours à l’intention des membres du réseau Wildaf/Afrique de l’Ouest, les réseaux des femmes paysannes, les structures d’accompagnement et d’appui des femmes ruales, ainsi que de faire l’état des lieux de l’accès des femmes à la terre dans la sous-région Ouest-africaine (Bénin Burkina Faso, Niger, Sénégal, Mali, Togo), de formuler des stratégies de plaidoyer pour un meilleur accès des femmes à la terre au niveau national et sous-régional.

Dans le souci de la préservation des droits de la femme, l’Ong-Wildaf avait entrepris des actions (étude sur l’impact de l’accaparement des terres sur les droits socio-économiques des femmes, rencontres d’échanges avec les populations victimes et les séances d’information et de sensibilisation sur les lois et les politiques) pour influencer les décideurs à prendre en compte les droits et les besoins des femmes.

C’est dans cet élan que Wildaf/Mali se propose d’entreprendre une réflexion plus approfondie au niveau national avec les réseaux des femmes paysannes, les institutions et structures en charge de la question de la promotion des femmes pour dégager des stratégies appropriées en vue de l’amélioration des conditions de vie des femmes rurales.

LA QUESTION DU FONCIER

Le processus de reformes engagées depuis une décennie au Mali a concerné la gestion du foncier. Ce domaine fait l’objet de beaucoup d’attention et d’intérêt car au-delà des questions de droit, il engage à la fois des aspects économiques, sociologiques et environnementaux sans oublier l’épineuse question du genre/égalité.
Cependant, le nouveau contexte de la gestion foncière, qui a vu l’implantation d’investisseurs nouveaux avec grands moyens, contribue à l’appauvrissement des populations rurales par le système de servitude, car les dépossède de leurs terres et ne leur laisse que le choix de vendre leur force de travail ou de quitter le village à la recherche du profit. Ce phénomène touche presque tous les pays de la sous-région.

Le Directeur-pays de Oxfam/Novib, M. Moussa Faye, a dans son discours “félicité Wildaf/Mali pour le travail accompli dans la promotion et la protection des droits des femmes et spécifiquement des droits des plus vulnérables que sont les femmes rurales. La question de l’accès des femmes rurales à la terre, qui nous réunit aujourd’hui, est un défi majeur pour le Mali ».
Quant à la présidente de Wildaf/Mali, Mme Bouaré Bintou Founé Samaké, elle a souligné que « le phénomène de l’accaparement des terres est une situation de non droit, il tend à prendre de l’ampleur. Les femmes victimes de ces situations souffrent de compromission de l’aide économique au ménage, de déficit financier pour la couverture des services sociaux de base, de la baisse des activités de cueillette des arbres fruitiers et l’effritement des rapports sociaux dans les foyers ».

Des situations douloureuses

Mme Bouaré Bintou Founé Samaké ajoute qu’en “réalisant l’étude dont nous allons partager avec vous les résultats, les équipes de Wildaf/Mali ont rencontré des situations douloureuses au niveau des localités où les bras valides sont de plus en plus enclins à vendre leur force de travail ou à quitter les villages pour l’exode en direction des villes. Aujourd’hui, plus que jamais, ces populations devraient être dans leur droit de possession ou d’usage de la terre qui leur est confiée depuis les temps immémoriaux. C’est pourquoi, il convient de cultiver les efforts en vue de réussir à influencer les autorités pour endiguer le phénomène de l’accaparement des terres en valorisant l’agriculture familiale comme souligné par le chef de l’État lors des assises des états généraux de l’agriculture.”

Mme la représentante du Ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfant a félicité également l’Ong-Wildaf pour tous ses efforts en vue de l’amélioration des conditions de vie des femmes.
Durant les trois jours de travaux, six panels seront animés et modérés par les responsables du bureau sous-régional Wildaf, les membres du Wildaf/Mali et les responsables d’associations et d’Ong partenaires. Ils porteront sur : le partage des résultats de l’étude sur l’accaparement des terres et son impact sur les droits socio-économiques des femmes rurales ; la loi d’orientation agricole: quels enjeux pour les femmes rurales ? ; l’expérience du Millenium Challenge Account sur les terres aménagées à Alatona ; l’expérience du Sénégal sur l’accès des femmes rurales à la terre ; l’expérience du bureau sous-régional Afrique de l’Ouest sur l’accès des femmes à la terre ; les stratégies de plaidoyer pour l’accès des femmes aux terres aménagées au niveau national et sous-régional.
Alpha C. SOW

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