En prenant fonction le 15 avril 2014, le Ministre des Sports a hérité «d’une situation très délicate» au niveau de la Fédération malienne de Hippisme (FMH). En effet, depuis 2010, le sport hippique connait une crise sans précédent dans notre pays. Un dossier qui a donné du fil à retordre aux différents acteurs qui se sont impliqués dans sa résolution.
Mais, Housseini Amion Guindo est déterminé à prendre le taureau par les cornes pour définitivement éteindre ce foyer de tension dans le sport malien. Après une large concertation de tous les acteurs, il a été décidé d’installer un comité provisoire pour normaliser la gestion afin de donner un nouveau départ à cette discipline.
Depuis quelques années, le sport hippique malien est handicapé par une profonde crise liée à une rivalité féroce entre différentes tendances, notamment entre l’équipe fédérale et les propriétaires de chevaux. Ainsi, le 8 mars dernier, le bureau Fédéral a vu sa légitimité ouvertement contestée par des dissidents qui ont mis en place une autre équipe dirigeante. Naturellement que cela n’a fait que raviver la tension au champ hippique devenu le théâtre d’incidents violents.
«Cette grave évolution tranche avec l’esprit du sport, c’est-à-dire la fête et non la guerre», a rappelé le Ministre H.A. Guindo lors d’un point de presse animé aujourd’hui, vendredi 9 mai 2014. Pour trouver une solution pérenne, avec l’appui du Comité national olympique et sportif du Mali (CNOSM), le Ministre à rencontré les protagonistes à trois reprises sans parvenir à concilier les positions.
«Les querelles des personnes au sein de la FMH sont telles que toute solution amiable relève de l’illusion», constate amèrement Poulô. Un constat qui l’oblige à user de l’article 49 du Décret N°98-215/P-RM du 02 juillet 1998 (régissant les activités physiques et sportives au Mali) pour retirer à la fédération concernée le «mandat de gestion» du Département des Sports.
Dans les jours à venir, la relève sera assurée par un «Comité provisoire» de normalisation. L’objectif visé étant de «pacifier, normaliser et de donner un nouveau départ au hippisme malien».
Mais, le Ministre Guindo a tenu à assurer que «l’installation d’une équipe de gestion transitoire n’est pas un désaveu de l’actuel bureau (dirigé par Mamadou Baba Sylla) à qui la patrie sera éternellement reconnaissante d’avoir, en une décennie d’inlassables efforts, hissé le hippisme au rang des principales disciplines sportives du Mali».
N’empêche que Housseini Amion Guindo est conscient que cette décision est «déchirante» et sera sans doute l’objet «d’interprétations fantaisistes». Mais, assume-t-il, «je ne tergiverse pas quand l’intérêt du pays m’impose un choix». C’est pourquoi le Ministre s’engage à veiller personnellement à ce que «cette équipe de transition soit composée d’hommes et de femmes imprégnés des affaires hippiques… Et surtout qu’elle garde la plus grande neutralité entre les parties précédemment en conflit».
Quant à la sécurisation du champ hippique, le ministre compte s’impliquer d’avantage pour redonner à cet espace sa valeur d’antan. Pour sa part, le CNOSM s’engage à accompagner le Département pour le retour d’un climat apaisé dans la famille du sport hippique malien.
Après sa déclaration, le Ministre s’est prêté aux questions des journalistes qui ont tour à tour pris la parole pour en savoir plus sur ce dossier brûlant. Des questions répondu avec satisfaction par Housseini A. Guindo, notamment celle relative à l’apport du hippisme au développement socio-économique du pays.
Pour le ministre, le hippisme est une discipline sportive comme toutes les autres. Et le rôle de l’Etat est de permettre à chaque citoyen et chaque citoyenne de pratiquer le sport de son choix. Mieux, le sport hippique figure parmi les disciplines les plus pratiquées en milieu rural. En témoigne la configuration des ligues axées sur les terroirs et non sur le découpage administratif.
Autre point soulevé au cours de ce point de presse est le retrait de mandat du bureau fédéral, et la mise en place d’un comité de normalisation, une première dans l’histoire du sport malien. Sur ce point, le Ministre dira que ça n’en ait pas «Une» sur le plan international car, au Sénégal voisin, il y a eu près de quatre comités de normalisation. Et si on en est arrivé au retrait de la délégation de pouvoir, c’est parce que les échanges avec les deux parties en vue d’un apaisement n’ont pas porté les fruits escomptés. Il était donc temps que l’Etat s’assume.
Gageons que cette décision courageuse du Ministre, soutenu par le gouvernement et le CNOSM, parviendra à l’apaisement tant attendu dans la grande famille hippique malienne.