Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, effectuera prochainement une tournée dans plusieurs pays du Sahel. Une virée qui est mal vue par certains pays voisins.
Le chef de la diplomatie algérienne, qui vient d’être conforté dans le gouvernement, a précisé que c’est le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui l’a chargé d’effectuer une tournée dans les pays du Sahel, laquelle coïncidera avec la tenue à Bamako, le 18 mai 2014, de la 2ème session du Comité bilatéral stratégique algéro-malien sur le Nord-Mali ainsi que de la réunion de consultation au niveau des ministres des Affaires étrangères des pays du Sahel.
Le chef de la diplomatie qui s’exprimait lors de la conférence débat animée au siège du MAE par le président de la Commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), Kadré Désiré Ouedraogo, la semaine dernière, a souligné que sa tournée dans les pays du Sahel ainsi que la réunion du Comité bilatéral stratégique algéro-malien sur le Nord-Mali permettront de faire le point sur ce qui a été entrepris depuis le mois dernier. Il a expliqué que les deux rencontres, programmées à Bamako, vont dans le sens des efforts de l’Algérie de poursuivre ses bons offices en vue de la réunion des conditions permettant le lancement, dans les meilleurs conditions et délais, du dialogue inter-malien.
Ce dialogue doit être «inclusif», comme souhaité par les Maliens eux-mêmes et par la communauté internationale, a soutenu M.Lamamra. Le chef de la diplomatie algérienne a souligné en outre, que les efforts conjoints Cédéao-Algérie «n’ont jamais cessé en ce qui concerne les mouvements armés maliens du Nord-Mali alors que les groupes terroristes armés sont exclus de cette dynamique de négociations».
Cette virée sahélienne comme le conclave du Comité bilatéral stratégique algéro-malien sur le Nord-Mali, sera une occasion, selon M. Lamamra, pour «faire le point sur ce qui a été entrepris depuis le mois dernier». L’Algérie compte peser de tout son poids pour permettre au dialogue inter-malien que M. Lamamra souhaite «inclusif», d’aller de l’avant.
«Les efforts conjoints Cédéao-Algérie n’ont jamais cessé en ce qui concerne les mouvements armés maliens du Nord-Mali alors que les groupes terroristes armés sont exclus de cette dynamique de négociations», a expliqué le ministre algérien des Affaires étrangères qui, fin octobre 2013, a effectué le même périple dans cette région sensible. Ce déplacement au Sahel de M.Lamamra est une contre-offensive diplomatique de l’Algérie contre les ambitions politiques marocaines dans la région.
La tournée africaine effectuée, fin février 2014, par le roi du Maroc Mohammed VI, qui l’avait mené dans plusieurs pays dont le Mali, était perçue comme une incursion diplomatique du Royaume chérifien dans la région du Sahel, alors que le Maroc ne partage aucune frontière avec le Mali.
Entre-temps, l’Algérie et la France se sont concertées sur la situation au Mali et ont accordé leurs violons sur la politique dans la région du Sahel.
Même si sur le plan militaire, l’Algérie refuse de jouer le rôle du gendarme de la région, elle n’entend pas abandonner le champ diplomatique dans la région à d’autres pays.
Dans un environnement instable sur le plan sécuritaire, la diplomatie algérienne serait décidée à se redéployer dans les pays du voisinage. Depuis le dernier remaniement ministériel opéré le 11 septembre dernier, la diplomatie algérienne a retrouvé un nouveau souffle avec la nomination de Ramtane Lamamra à sa tête.
Ainsi, le ministre des Affaires étrangères avait déjà effectué plusieurs déplacement dans la région du Sahel pour expliquer de vive voix et sans protocole, la position de l’Algérie dans la région. M.Lamamra, dont l’expérience en Afrique n’est plus à démontrer, a déjà fait une première tournée régionale au Sahel qui l’a conduit en Mauritanie, au Mali et au Niger. Le gouvernement entend imposer sa présence dans le Sahel et offrir également ses soutiens à ses voisins africains.