Interpellé sur le dossier, le maire de la Commune III a reconnu que le kiosque qui fait l’objet de plainte ne respecte aucune règle en la matière. Ainsi, l’édile a promis de prendre les mesures qui s’imposent afin que toutes les parties soient désormais dans les normes.
Harouna Bouaré, revendeur de journaux, et Mme Fofana Fanta Keïta, vendeuse d’articles féminins, sont installés en face du Rectorat de l’Université des sciences sociales et de gestion de Bamako, ex-ministère de l’Energie et des Mines. Depuis quelques temps, les deux étalagistes se plaignent d’un kiosque voisin qui s’est installé en outrepassant les règles en la matière. Devant l’entêtement de leur voisin resté sourd aux différentes plaintes, y compris celle des responsables du Centre national des concours de la fonction publique, auquel leurs installations sont contiguës, M. Bouaré et Mme Fofana ont décidé de recourir aux autorités communales. Ainsi, ce vendredi 9 mai 2014, le maire de la Commune III, Abdel Kader Sidibé, en compagnie des services techniques de la mairie, en l’occurrence le Gérant des marchés et le chef de la Brigade urbaine de protection de l’environnement, a, en notre présence, constaté de visu l’infrastructure commerciale, objet de la plainte.
Interrogés par nos soins, les plaignants n’ont pas caché leur ras-le-bol. «Le monsieur m’a beaucoup dérangé en installant son conteneur ici. Voyez vous-mêmes comment je suis. Il a cassé mes vitres et dégagé la devanture de mon étal en mettant certaines de mes tôles à d’autres places», a fait remarquer Fanta Keïta. Et la bonne dame de rappeler, d’un air déçu, qu’à cause de l’installation en question, la dernière pluie a carrément inondé ses lieux, avant d’avouer qu’elle ignore la personne qui a donné l’autorisation à leur voisin de s’installer. «En tout cas, il ne nous a pas demandé», a-t-elle précisé.
Pour sa part, Harouna Bouaré explique, d’un ton déterminé, que dans la luit du 11 au 12 avril dernier, ils ont été surpris de trouver le conteneur sur place. Dès lors, « on a avisé qui de droit, à savoir la Mairie et les responsables du Centre national des concours de la fonction publique. Ces derniers se sont plaints, mais il n’a pas voulu. A l’époque, continue M. Bouaré, il y avait des éléments de la Mairie ici. Ces derniers ont automatiquement scellé le truc. Mais on n’a pas compris comment ils ont la clé». Toute chose sur laquelle se fonde sa conviction que leur voisin a bien pu user de sa fortune pour s’installer. «Lorsque nous nous sommes plaints, il a dit qu’il n’a pas d’autorisation de la Mairie, mais qu’ils ont de l’argent. Donc, on se dit qu’effectivement, il s’est imposé avec l’argent», s’indigne le plaignant qui rappelle que lorsque l’on veut faire des aménagements, il est préférable d’aviser les voisins.
Après qu’il eut inspecté les lieux et échangé avec les plaignants, le Maire Sidibé a reconnu que l’installation querellée est hors normes. «Je vois que l’installation n’est pas conforme aux prévisions. En réalité, il n’y a pas d’autorisation. Une autorisation suppose qu’il y a eu une enquête pour voir si c’est conforme à la réglementation», a expliqué l’édile qui dit disposer de tous les moyens administratifs pour enlever le kiosque dénoncé. Toutefois, il a souligné que cela ne suffit pas, car il faut faire en sorte que et les plaignants et celui qui fait l’objet de la plainte s’installent conformément aux règles. «Depuis pratiquement 1998, j’ai interdit toute installation de kiosque dans le Quartier du fleuve et le Centre commercial. J’en ai enlevés plusieurs», a rappelé le Maire.
Si M. Bouaré s’est dit entièrement satisfait de la réaction des autorités municipales, sa co-plaignante se veut un peu réservée. «Le Maire a promis que l’enlèvement du kiosque se fera dans une ou deux semaines. Toute chose qui m’a un peu laissé sur ma faim. J’aurais voulu que cela se fasse aussitôt, car ce monsieur est imprévisible. Mais, l’essentiel est qu’il soit désinstallé et qu’il me dédommage», a-t-elle apprécié.
Il est bon de rappeler qu’en l’absence du propriétaire du kiosque, objet de la plainte, le gérant des lieux a catégoriquement refusé de nous confier sa version des faits.
Bakary SOGODOGO