«Il convient cependant de noter que le taux de représentativité de la femme malienne (51,2% de la population) et le rôle qu’elle joue et continue à jouer dans la vie quotidienne et dans le développement du pays ne lui donnent toujours pas une grande liberté».
Notre pays est pauvre mais riche par sa culture et son peuple est fortement rattaché à ses valeurs culturelles. Malgré la forte islamisation du Mali, les musulmans (plus de 90% de la population) et la présence des chrétiens, d’animistes, notre pays reste et demeure un pays tolérant et cela facilite la coexistence des différentes communautés d’où le fondement de la laïcité affirmée par la Constitution.
Certaines ethnies comme les Tamasheq, les Maures, les Peul et les Bwa, les femmes jouissent d’une grande liberté ; elles occupent une place de choix dans leurs sociétés. Ceci s’explique par le fait que ces différentes ethnies sont caractérisées par une quasi absence de vie communautaire à cause de leur nomadisme.
Par contre chez les Bambara, Malinké, Soninké, Minianka, Sénoufo, Sonrhaï, Dogon, Bozo, ou l’accent est beaucoup mis sur la vie en communauté, les femmes restent au second plan surtout au niveau des prises de décision et de la gestion des ressources économiques. Les Maliennes (plusieurs) sont celles qui ont besoin de l’autorisation de leurs maris pour exercer une activité hors du foyer conjugal. Les femmes fonctionnaires des ethnies (Bambara, Malinké, Dogon, Minianka, sénoufo, Sonrhai, Soninké, Bozo.. .) Doivent avoir l’autorisation de leur mari avant d’entreprendre quoique ce soit.
Malgré ce qui précède, les femmes demeurent l’élément stabilisateur de la société malienne. A ce titre la malienne reste au centre du développement socio- économique de notre pays. Mais de là à utiliser la femme comme ornements dans les Institutions républicaines. C’est un pas que Moussa Mara a allègrement franchi.
Une femme garde du corps du Premier ministre ? Une première au Mali. On aura tout vu dans notre pays ayant ratifié plusieurs conventions onusiennes pour révolutionner le statut de la femme africaine et de la Malienne en particulier. Une première innovation que le jeune Premier ministre vient de lancer. Chose qui a étonné plus d’un. Du jamais vu.
Des militaires interrogés par nos soins rejettent en bloc notre information arguant que cette femme garde du corps qui accompagnait le P.M Mara au studio TAMANI de la Maison de la Presse serait celui de sa femme. Une autre source affirme que sa sécurité est assurée par la gendarmerie nationale dont la quasi-totalité est femmes. Soit ! Les prochains jours nous édifierons.
La sécurité de Mouammar Kadhafi était assurée par des femmes. Son garde du corps a toujours été un homme. Mimétisme ou épiphénomène ? Allez savoir à la Primature. Cet abonné de l’hôtel SAVANA sur la route de Koulikoro, en confiant sa propre garde à une femme aide le citoyen à mieux le connaitre. Lorsque la religion musulmane protège la femme, les féministes soutenus par les conventions onusiennes l’exposent.
Le Mali, un pays atypique
En matière de démocratie, notre pays est atypique en Afrique. Son mode de pluralisme politique est un déni de démocratie. Les nominations des responsables passe par le népotisme. Un fait nouveau est en vogue actuellement : être le premier à faire ce qui n’a jamais été fait. A cet effet chaque régime a posé un acte allant dans ce sens.
Pendant la Transition de 1991, pour la première fois, une femme a été nommée gouverneure du district de Bamako. Sous Alpha Oumar Konaré, une femme occupa le fauteuil du Médiateur de la République. Avec Amadou Toumani Touré, une femme a été nommée préfet à Bla ; une femme fut Première ministre, recrutement en masse des jeunes filles à la gendarmerie. Les femmes furent «générales» dans l’armée malienne et à la police. Jusqu’ici tout allait bien, jusqu’à ce 03 Mai, ou les journalistes ont été interloqués de voir Moussa Mara accompagné d’une femme garde du corps. Sera-t-elle disponible pour assurer la protection de son mentor de Premier ministre ?
Fatou CISSE