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Accord de défense Mali-France : Paris presse Bamako
Publié le lundi 12 mai 2014  |  L’aube


© aBamako.com par CHARLES PLATIAU
Rencontre des chefs d`Etats Africains sur la lutte contre le trafic et le braconnage des espèces menacées
Paris le 5 décembre 2013 à l`Hôtel de la Marine. Le président Ibrahim Boubacar Keita et son homologue français, François Hollande s`embrassant à l`occasion de la rencontre des chefs d`Etats Africains sur la lutte contre le trafic et le braconnage des espèces menacées tenue la veille du Sommet de l`Elysée pour la Paix et la Sécurité en Afrique


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La signature d’un accord de défense entre le Mali et la France est attendue ce mois-ci, si l’on en croit les déclarations du ministre de la Défense et des Anciens combattants, Soumeylou Boubèye Maïga. Mais cette signature a été annoncée après de fortes pressions de Paris sur Bamako dont les tergiversations avaient irrité les partenaires français. Pour la France, cet accord doit être signé afin de donner un cadre juridique à la prolongation de sa présence militaire en terre malienne.

Selon Jean-Yves Le Drian, le ministre français de la Défense, l’opération Serval au Mali est en train de se terminer dans sa phase de guerre frontale contre les groupes djihadistes. Si l’accord de défense n’est pas signé dans un bref délai, les soldats français pourraient quitter le sol malien, alors que les islamistes reviennent en force dans le nord du pays.

Cet accord devra donner la base juridique à une urgence militaire: la poursuite de la traque des islamistes du Nord du Mali. A en croire Le Drian, la France est en train de se réorganiser pour avoir une conception régionale du contre-terrorisme, précisant que 1 000 soldats français allaient être concentrés près de Gao et 3 000 autres sur la bande sahélo-saharienne.

Comme pour tâter le pouls de la frange de l’opinion malienne qui est hostile à la signature d’un accord de défense avec la France, le ministre malien de la Défense, Soumeylou Boubèye Maïga, a effleuré la question la semaine dernière. « Si tout va bien, ledit accord sera signé d’ici la fin du mois de mai… », disait-il.

Initialement prévue pour le 20 janvier dernier, date anniversaire de l’armée malienne, la signature de cet accord a été reportée à cause des réactions de ces citoyens maliens. Mais c’était sans compter sur la détermination française. Les Français auraient exercé de fortes pressions sur les autorités maliennes qui, apparemment, tergiversaient dans la signature de l’accord de défense. Finalement, le document est en voie d’être signé d’ici la fin du mois de mai.

Depuis cette annonce, le débat est reparti de plus belle sur l’opportunité de cet accord. Signera ?, Signera pas ? En tout cas, la France menacerait de plier bagage si le gouvernement cède cette fois-ci aux critiques des opposants à l’accord de défense.

Même si un accord de défense avec la France peut avoir un relent néo-colonialiste, l’opinion malienne doit savoir que l’armée malienne seule n’est pas encore suffisamment restructurée et équipée pour contrer le retour des islamistes. Pour rappel, le véhicule du soldat français tué a percuté un engin explosif improvisé placé par un groupe djihadiste.

A l’issue des cérémonies commémorant le 8 mai 1945, le président français, François Hollande, a expliqué que la situation s’est stabilisée dans le sud du Mali, mais des groupes islamistes sont toujours actifs dans le nord.

Ce que le gouvernement malien doit faire est de porter la gravité de la situation à la connaissance des citoyens opposés audit accord. Pour l’instant, la nécessité de maintenir une partie des troupes françaises au nord du pays est une question de survie et non une sous-traitance de la sécurité nationale.

Les plus hostiles à la signature d’un accord de défense avec la France sont des radicaux, parfois des alliés politiques d’IBK, ayant battu le pavé contre l’intervention étrangère pour bouter dehors les islamistes qui occupaient les deux tiers du pays. Il y a deux ans, l’activisme de ces citoyens avait fait dire au Premier ministre Cheick Modibo Diarra que l’armée malienne était prête à affronter les djihadistes sans aide extérieure.

L’attaque de Konna a montré à quel point la force de frappe de l’ennemi avait été sous-estimée jusqu’au sommet de l’Etat. Le même ennemi, qui s’est replié sans grande perte en vie humaine, revient aujourd’hui. Où serait le Mali maintenant si on n’avait écouté que ces tenants d’un patriotisme étriqué?

Soumaïla T. Diarra

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