Les locaux de la mission africaine pour le Sahel et le Mali (Misahel) ont abrité vendredi dernier, la deuxième réunion des attachés de défense et des conseillers en sécurité des pays du Sahel. Une rencontre destinée à l’évaluation de la mise en œuvre du processus de Nouakchott. Rappelons que cette stratégie lancée en 2013 par l’Union africaine, dans la capitale mauritanienne, a pour objectif de renforcer la coopération sécuritaire et l’échange de renseignements entre les pays partageant la bande sahélo-saharienne.
Dès l’entame de la rencontre, M. Ntolé Kazadi, chef de l’Unité Politique de la Misahel, a rappelé que les échanges porteront essentiellement sur le Sahel ainsi qu’une évaluation de la mise en œuvre du processus de Nouakchott. Dans le cadre de cette stratégie de sécurisation de la bande sahélo-saharienne, les pays qui partagent cette zone sont appelés à faire des échanges d’informations, à coordonner et mutualiser leurs efforts ainsi qu’à renforcer davantage leur coopération. M. Kazadi a demandé aux attachés et conseillers de défense et de sécurité de servir d’interface entre la MISAHEL, les services de sécurité des pays et les partenaires opérationnels.
Outre les représentants des pays membres à savoir le Mali, la Mauritanie, le Niger, la Libye, le Nigéria, le Sénégal, le Burkina Faso, l’Algérie, la Côte d’Ivoire, la Guinée et le Tchad, cette réunion a également vu la participation des représentants des forces de défense malienne, la CEDEAO, la MINUSMA et la Force Serval. Au cours de cette réunion, des préoccupations ont été soulevées concernant la situation toujours confuse qui prévaut en Libye, au Nord du Mali et du Nigéria. Raison pour laquelle des demandes ont été faites en vue de l’accélération de la mise en place d’un mandat d’arrêt africain en vue de traduire devant la justice les individus accusés d’actes terroristes. Pour cela, les participants ont proposé de doter l’Union africaine d’instruments pertinents en matière des droits de l’homme, de gouvernance, de lutte contre le crime organisé…
D’autres requêtes ont aussi été formulées relatives à la mise sur pied de patrouilles mixtes sur le modèle de ce qui se fait déjà entre le Tchad et le Soudan. Rappelons que cette réunion des attachés de défense et de conseillers en sécurité intervient en prélude à celle devant regrouper les chefs de la diplomatie des pays concernés prévue dans les jours à venir à Bamako.
D’ailleurs, toujours dans le cadre d’une sécurisation de la bande sahélo-saharienne, les membres du Secrétariat technique du mécanisme de coordination des Stratégies du Sahel se sont réunis samedi dernier toujours dans les locaux de la MISAHEL, pour préparer la réunion de la plateforme ministérielle de coordination pour le Sahel dont le Mali assure la présidence.
Cette réunion est prévue le 16 mai prochain à Bamako. De part et d’autre, des dynamiques sont en train d’être enclenchées en vue de la sécurisation et la stabilisation de la bande sahélo-saharienne qui fait face à plusieurs défis. Reste à savoir si à l’avenir, elles permettront de prévenir voire de lutter efficacement contre l’insécurité qui mine cette zone. D’ores et déjà, il faut nécessairement qu’une solution soit trouvée à la détérioration de la situation sécuritaire au nord du Nigéria.
Maciré DIOP