Victime de ses propres turpitudes, Amadou Haya Sanogo, le naïf, célèbre au bagne le baptême de sa fille chérie. Quel malheur ! Quelle honte pour un capitaine général, un capitaine président !
Amadou Haya Sanogo, loin d’être un officier fantoche, mais téméraire comme c’est pas possible, soldat à la mémoirede veau, paie sa dette pour avoir commis une ignominie pour des intérêts bassement terrestre.
Avec une application bien vaillante de la loi, le reste de sa vie se résume normalement à la perpète. Ce soldat d’élite contesté médite sur son triste sort pour avoir oublier, avant même de faire tonner les Brdm et autres armes de guerres redoutables, que l’infâme dictateur Mousa Traoré, tombeur de Modibo Kéïta, végétait en prison pour crime. Son tombeur ATT, en fuite, en retraite, sous la coupole de Macky Sall, président du Sénégal, attend son tour pour goûter aux meilleurs délices de l’enfer des criminels. Si c’était à refaire, le capitaine président ou le capitaine général ne fomenterait pas un coup d’Etat ou faire exécuter sauvagement ses frères d’armes.
Si c’était à recommencer, il ne tomberait pas dans le piège consistant à accepter d’usurper le grade de général et le statut d’ancien président en tant que putschiste. C’est qu’il ne savait pas que lorsqu’il cette foultitude de nominations à lui décerner, successivement, par deux présidents de la République représentait un appât, le seul hameçon incontournable pour l’extirper de son bunker de Kati et lui rappeler que les murs parlent aujourd’hui. A preuve, ses victimes enterrés dans des charniers n’ont été exhumés qu’après son départ de la forteresse de Kati. Dès qu’il mit les pieds dehors en toute confiance, il s’en suivit son inculpation et sa mise sous mandat de dépôt.
Tout le monde applaudit à tout rompre. Même la Cedeao se rétracte : «Une fois la parenthèse du coup d’Etat refermé, la Cedeao n’a pas reconnu le statut d’ancien chef d’Etat à Sanogo», affirme mordicus Aboudou Cheaka Touré, représentant spécial de la Cedeao au Mali. C’est donc terminé pour le putschiste Amadou Haya Sanogo. Du moins, il poursuit sa carrière en prison.