La section malienne de Amnesty international à l’instar des autres sections à traves la planète a procédé, hier mardi au Grand hôtel de Bamako, au lancement de la campagne mondiale » Stop torture « , ou » halte à la torture « . Cette campagne qui s’étale sur deux ans vise surtout à interpeller les Etats à respecter leurs engagements pris lors de l’adoption de la convention des Nations-Unies contre cette pratique depuis 1984.
C’est à la faveur d’une conférence de presse que cette campagne a été lancée. La conférence était animée par la présidente de Amnesty international Mali, Mme Kéïta Mariam Touré, le Directeur de A.I Mali, Saloum D Traoré et le coordinateur juriste Mohamed El Bechir Singaré.Dans un rapport intitulé » la torture en 2014, 30 d’engagements non tenus « , Amnesty international (A.I) fait l’état des lieux de cette pratique à travers le monde.
Ce document présenté par Saloum D Traoré révèle qu’au cours des cinq dernières années, cette organisation de défense des droits humains a signalé des cas de torture dans 141 pays à travers le monde dont le nôtre.
» Amnesty accuse des gouvernements du monde à ne pas tenir leurs engagements concernant l’élimination de la torture, 30 après l’adoption de ladite convention » a déploré M. Traoré avant de préciser que ce sont 155 Etats à travers le monde qui ont adhéré à cette convention des Nations-Unies.
» Malgré leur adhésion, ces cinq dernières années, Amnesty international a signalé des cas de torture et d’autres formes de mauvais traitements dans au moins 141 pays de toutes les régions, dont le Mali » a regretté le Directeur de Amnesty Mali. A cet effet, il a invité l’accompagnement des hommes de média dans la lutte contre ces sévices.
Il a surtout révélé que cette campagne mondiale va s’étaler sur deux ans et permettra d’interpeller les autorités afin de mettre fin à cette pratique. La campagne s’intéresse à toutes les situations de détention aux mains de l’Etat dans le cadre du système judiciaire ordinaire. Il s’agit ainsi des détenues aux mains de l’armée, des forces de police, des services secrets.
Ainsi, elle sera surtout accentuée sur cinq pays, dont le Mexique, les Philippines, le Nigeria, l’Ouzbekistan pour ne citer que ceux-là.
» Nous allons mener ce combat à travers le monde jusqu’à ce que la dernière chambre de torture au monde soit fermée. Aussi, nous allons nous battre pour que les victimes ne soient pas oubliées et que les tortionnaires rendent des comptes. Nous allons demander que des interrogatoires des suspects se fassent en présence des avocats » a ajouté la présidente de Amnesty international Mali. Car à l’en croire, il est possible d’éradiquer ces genres de pratique, si chaque simple citoyen, ou chef de l’Etat s’interpose entre les tortionnaires et leurs victimes.
Quant au coordinateur juriste de Amnesty international, il a souligné qu’une nouvelle enquête mondiale menée auprès de 21 000 personnes vivant dans 21 pays révèle que près de la moitié des participants à l’enquête redoutent d’être torturés s’ils venaient à être placés en garde à vue.
Il faut rappeler que cette conférence a enregistré la présence du chef de la délégation de l’Union européenne, Richard Zink et d’un représentant de la CEDEAO. Tous ont salué le combat de Amnesty pour la promotion des droits humains.