Tous ceux qui ont exercé le pouvoir Suprême sous nos tropiques ont connu «l’ivresse du sommet», ce sentiment qu’on est tout puissant, chaque décision que l’on prend est frappé du sceau du décret irrévocable.
Ce sentiment est bien celui qui avait habité ATT à la fin de son règne, lorsqu’il voulut imposer au pays une modification constitutionnelle dangereuse et inopportune.
L’ivresse du sommet du pouvoir cohabite avec la roublardise, la duplicité et le populisme dans le cas d’Att.
Jamais dans l’histoire du Mali, un leader ne fut aussi adulé que détesté par les foules en l’espace d’une décennie de gouvernance.
Alors qu’il exerçait une gouvernance faite d’humilité en milieu de règne, il entacha sa réélection par une gigantesque fraude qui laissa les juges de la cour constitutionnelle sans voix. Le score de sa réussite, 70%, n’avait d’égaux que ceux que réalisaient nos dictatures à l’enfance de la démocratie.
C’est cette élection frauduleuse qui est à l’ origine du sentiment d’idolâtrie dont il se prévalait et qui lui permit de subjuguer une classe politique obséquieuse.
Tout le microcosme politique se réclamait de lui et se disputait son héritage. L’orgueil et la vanité l’étranglait. Personne ne trouvait grâce à ses yeux pour mériter qu’il lui passe le témoin. Il dégaina une de ses armes fatales, la duplicité et la roublardise. Il roulait dans la farine ses partisans et ses opposants, faisant miroiter à chacun la possibilité de grimper à l’olympe, la ou niche Jupiter.
Dans son subconscient, il se préparait à rempiler avec ou sans l’accord de la communauté internationale. Le chaos au Nord porte son empreinte génétique.
La mauvaise préparation des élections, la confusion savamment entretenue autour du choix du fichier électoral, l’autorisation donnée aux déserteurs de l’armée libyenne pour rentrer au pays avec armes et bagages, la démilitarisation du nord, portent les stigmates de la gouvernance d’Att.
La mutinerie qui le renvoya baluchon au dos n’est que le reflet de la désillusion des forces armées excédées par tant de vanité et de turpitude chez un commandant en chef.
Aujourd’hui, le temps, l’autre dimension de Dieu, a fait son œuvre. Le pseudo démocrate a été jeté dans les poubelles de l’histoire. Personne ne revendique son héritage maintenant. Comme il disait lui même, «il faudrait être fou pour vouloir diriger le Mali».