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Crise au Nord – Négociations avec les groupes armées au nord du Mali : Des canaux de médiation tout azimut, forces et limites…
Publié le vendredi 17 aout 2012  |  Le Républicain


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© Reuters
Crise au Nord du Mali
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Au moment où l’intervention militaire de la Cédéao semble prendre du plomb dans l’aile, avec le rejet de la partie malienne de la l’envoi de troupes à Bamako pour sécuriser les institutions de la transition, une initiative de médiation entre les groupes armées et l’Etat central vient de s’annoncer. Il s’agit de celle des notables de la région de Gao qui vit sous occupation des islamistes du MUJAO. Cette nouvelle médiation emboite le pas à celles déjà entreprise par le médiateur de la Cédéao, Blaise Compaoré, président du Faso et celle du Haut conseil islamique du Mali. Quels sont les forces et les faiblesses de ces différentes médiations?

Pour résoudre la crise du nord, les différents acteurs ont mis sur la table deux options à savoir : l’option militaire, ou les négociations avec les groupes armés. Parmi ces deux options, celle de la médiation semble faire du chemin. En plus de ces nombreux défenseurs, des initiatives aussi se multiplient pour faire bouger les lignes entre l’Etat et les groupes armés. Le gouvernement lui-même semble ouvrir la porte à ces genres de médiations. Dans une récente déclaration consécutive à la visite du ministre des affaires étrangères burkinabè Djibril Bassolé, le 7 août 2012 à Gao et Kidal, le porte parole du gouvernement, Hamadoun Touré, a affirmé le 8 août 2012 sur les antennes d’une radio internationale que : « Nous apprécions tout ce qui contribue à la réussite de notre options A, qui est celle du dialogue et des négociations avec nos compatriotes du nord. A condition qu’ils renoncent à deux choses : la première, c’est la partition du pays et la seconde, c’est la remise en cause du caractère laïc de l’Etat Malien ». Dans ces conditions, on peut dire que l’initiative des notables de Gao vient à point pour élargir la base de contacts déjà existants avec les groupes armés qui occupent leur région. Surtout quant on sait que ces derniers sont déterminés à peser de tout leur poids pour faire revenir l’administration dans les zones occupées. L’importance d’une telle médiation n’est pas à démontrer quand on sait que les leaders communautaires jouent un rôle de premier plan au sein des populations des régions nord fortement communautarisées.

D’ors et déjà, leur intervention a été déterminante dans la résolution des différentes crises qui ont secouées les régions nord de notre pays. Notamment dans la démobilisation des ex-combattants de la rébellion des années 1990. Selon certains témoins, les leaders communautaires ont démobilisé plus de combattants que l’Etat Malien lui-même. A la différence de ces précédentes rébellions, les leaders communautaires accusent deux handicaps majeurs face à la situation actuelle.

D’abord, parce que les acteurs de la présente crise ont des motivations exogènes avec une majorité de combattants venus des quatre coins du monde. Ensuite, à l’intérieur, des voix s’élèvent pour les accuser d’être très proche du MUJAO qui a le maitre des lieux à Gao. Quel qu’en soit, les leaders communautaire ont au moins le mérite d’avoir des contacts avec le MUJAO qui ont, jusque là, boudé les invitations de Ouagadougou. Le médiateur de la Cédéao qui jusque là n’a pas pu rencontrer les responsables du MUJAO peut saisir cette opportunité pour établir les contacts. La médiation burkinabée, en plus du problème MUJAO, est accusée, par certains acteurs maliens, d’être très proche des rebelles du MNLA dont les responsables paradent à Ouagadougou depuis qu’ils ont été évincés de Gao par le MUJAO. Toute fois, elle est capitale en raison de son large soutient au sein de la communauté internationale.

Ouagadougou ayant abrité au lendemain du coup d’Etat du 22 mars la rencontre des forces vives de la nation pourrait également être un terrain propice de médiation entre l’Etat malien et les deux autres groupes armés à savoir le MNlA et surtout Ansardine dont le leader Iyad Ag Aghaly s’est dit favorable au dialogue. Quand à la médiation du Haut conseil islamique du Mali, la récente visite de à son président, Mahamoud Dicko, avait été suivie des tentatives de radicalisation du MUJAO par l’application de la charia repoussées par l’émeute des jeunes de Gao. Une révolte qui n’avait pas empêchée les islamistes de couper la main d’un présumé voleur à Ansongo situé à quelques 100 Km de Gao. Cependant cette médiation a déjà porter ces fruits avec la libération d’une centaine de militaires maliens par le groupe Ansardine et l’établissement d’un couloir humanitaire vers les populations des zones sous occupation. La proposition de Mahmoud Dicko, de constituer un collège d’ulémas pour aller à la rencontre du leader d’Ansardine peut se révéler payant. Car ce serait une manière d’attaquer ces islamistes sur leur propre terrain à savoir l’islam. La confrontation de la vision de l’islam tel que pratiquée dans notre pays et cette vision importée par les islamistes peut nous permettre de trouver un terrain de négociation. Quelque soit le médiateur, la négociation avec ces islamistes, ne seront jamais une partie de plaisir quant on sait que certaines de leurs revendications sont à l’opposé des règles de fonctionnement d’un Etat moderne et laïc.

Abdoulaye OUATTARA

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