Le dernier Conseil des ministres du 15 Août 2012 en session ordinaire a été présidé par le Premier ministre avec deux points inscrits à l’ordre du jour : le chapitre des mesures législatives et celui des mesures règlementaires. Sur ce point, le rapport du ministre de la Défense revenait sur le projet de décret fixant les détails de l’organisation et les modalités de fonctionnement du Comité militaire de suivi de la reforme des Forces de défense et de sécurité.
Le projet de loi N°2012-027 du 12 juillet crée en même temps un continuim et fixe une rupture consacrée. De ce fait, le CNRDRE devait sortir de la scène sociopolitique. Qu’en est-il réellement ? Le Comité militaire, nous dit-on, comprendra trois Commissions de travail et un Secrétariat général chargé des taches administratives et de gestion. Rappelons que le président dudit Comité est directement rattaché à la Présidence de la République. C’est alors là qu’on se pose des questions. Entre autres, ce Comité militaire cacherait-il une « ombre » que portera dorénavant Koulouba ? Peut-on parler d’une « ombre » titulaire ? Oui, laisse-t-on entendre. La preuve : la réinsertion, ou du moins le rétablissement du Capitaine Sanogo dans le jeu institutionnel ne tiendrait que de ce fait. Et tout le monde dit que c’est Dioncounda Traoré qui a « chauffé la place »pour lui.
La « sainte » loi du Conseil des ministres
Le Conseil des ministres est, comme on aime à le rappeler, le « saint des saints » dans le travail des institutions. Présider un Conseil des ministres relève d’une prérogative constitutionnelle. La signature de la présidence du Conseil des ministres est donc importante. Nul n’est censé mélanger ses pas avec ceux de celui qui préside ce Conseil, sauf autorisation expresse. La loi fondamentale traduit ainsi la marche institutionnelle dans des termes très clairs. L’absence de Dioncounda au Conseil des ministres précédent a été motivée par la tenue de consultations menées par le Président par intérim en personne. Un communiqué de la Présidence de la République nous signifia la fin des consultations.
Pourquoi n’a-t-il donc pas présidé celui d’avant-hier, surtout que l’un des points inscrits à l’ordre du jour revenait sur le Comité militaire de suivi ? Quelle promesse politique se cacherait-elle derrière tout ce rideau de préséance actuelle ? C’est une simple coïncidence qui va susciter la méfiance. On ne vous parle même pas d’un partage de rôles car chacun reste dans le sien. La question est de connaître aujourd’hui la place d’un Dioncounda Traoré ou d’un Cheick Modibo Diarra. Le premier avait une signature avec la transition, et le second peinait jusqu’à la formation prochaine du gouvernement d’union à se donner un avenir. Qui donc des deux est-il aujourd’hui en situation d’exception personnelle ? Si cela continuait, la question de l’autorité à la tête de l’Exécutif se posera avec de nouveaux frais.
Alors, qu’on ne nous demande pas de ne pas se poser de questions sur ce qu’on aura vu ou entendu à la télé.