Les chefs d`État ouest-africains ont maintenu leur pression sur les juntes militaires au Mali et en Guinée-Bissau, sans toutefois s`engager à envoyer immédiatement des forces sur place, lors d`un sommet jeudi à Dakar, consacré aux crises qui déstabilisent ces deux pays et la région.
Au sujet du Mali, les chefs d`État de la Communauté économique des États d`Afrique de l`Ouest (Cédéao) ont demandé à sa commission “de préparer la force en attente de la Cédéao en vue de son déploiement immédiat dès que le Mali en fera la demande”, selon le communiqué final. La commission devra toutefois d`abord “consulter les partenaires au développement, en vue du financement du déploiement” de cette force, est-il ajouté. Lors d`un précédent sommet le 26 avril à Abidjan, consacré aux deux mêmes crises, les chefs d`État avaient demandé à la commission de “commencer avec effet immédiat le déploiement de la force d`attente de la Cédéao” au Mali. Le sommet de Dakar a par ailleurs “condamné avec fermeté les affrontements entre les différentes forces armées et déploré leur impact négatif sur la sécurité des populations”. Les forces armées sont appelées à “se consacrer aux missions régaliennes de défense du territoire”, et “toute personne qui déstabilisera la transition, s`exposera aux sanctions”, ajoute le texte final. À Bamako, des militaires fidèles au Président Amadou Toumani Touré (ATT), renversé le 22 mars par un coup d`État, ont vainement tenté lors de violents combats lundi et mardi de reprendre des positions tenues par les ex-putschistes, qui, bien qu`ayant accepté de rendre le pouvoir aux civils, restent omniprésents. Le coup d`État a profité à divers groupes armés (islamistes, rebelles touareg, criminels) qui ont pris le contrôle du nord du pays. Concernant la Guinée-Bissau, les chefs d`État ont “salué la libération du Premier ministre Carlos Gomes Junior et du président par intérim Raimundo Pereira”, mais exigé la “libération de toutes les personnes encore illégalement détenues dans le pays” depuis le coup d`État militaire du 12 avril. Les chefs d`État ont confirmé leur décision prise le 26 avril à Abidjan “d`instaurer une transition de 12 mois”. Concernant l`envoi d`une force ouest-africaine à Bissau, le sommet a décidé qu`elle “sera déployée pour garantir le retrait de la Misang (mission angolaise) et assurer la sécurité de la transition”. Il ne donne pas de délai, alors que le sommet d`Abidjan avait demandé l`envoi de cette force “avec effet immédiat”.