En lieu et place de ses missions ministérielles, le chef du département du Développement rural, Bocary Tréta, mène une intense activité politique aux allures de campagnes électorales.
C’est connu au Mali, à chaque fois qu’un ministre voyage, il en profite pour rencontrer les militants de son parti. Mais, c’est qu’on voit ces derniers temps relève d’une autre époque, celle du parti-Etat. C’est du moins l’impression que donne le ministre du Développement rural et secrétaire général du Rassemblement pour le Mali (RPM), parti au pouvoir, Bocary Tréta.
Censé être en mission ministérielle à l’intérieur du pays, le très politique ministre profite pour installer son parti en vue des communales à venir. Très futé, l’enfant de Djondjory veut avoir la mainmise sur le parti et n’hésite pas à initier des missions fictives. Selon toute vraisemblance, l’homme a du mal à digérer la nomination de Moussa Mara à la Primature qu’il convoitait comme un droit. Ce, au regard du poids politique de son parti à l’Assemblée nationale.
Bocary Tréta a compris que la meilleure façon de parvenir à un haut niveau sous la bannière de son parti, c’est d’avoir la caution des militants du Mali profond. Et le secteur dans lequel il évolue, à savoir le développement rural, est un moyen sûr pour réaliser cette ambition.
Dans cette optique, il met toutes les occasions à profit pour rencontrer les militants et faire adhérer à sa cause les responsables des sections de l’intérieur du parti à chacun de ses déplacements à l’intérieur du pays. Et, il va jusqu’à tenter de débaucher des cadres et nombreux militants des autres formations politiques.
En tout cas, chaque passage du ministre du Développement rural dans la Cité des Balanzans est mis à profit pour perturber la quiétude des cadres et agents des deux offices (Niger et riz). Idem pour les autres localités du pays où se trouvent des structures du ministère du Développement rural.
Le constat est que les agissements du secrétaire général du parti au pouvoir commencent à agacer les travailleurs des services relevant de son département. La pression et les chantages exercés à telle enseigne que certains cadres sont obligés de se présenter à lui comme des militants du RPM.
Toutefois, M. Tréta n’est pas le seul dans ce genre de stratégies louches. Il y a d’autres cas à l’actif de certains ministres de la mouvance présidentielle qui utilisent impunément les moyens de l’Etat pour animer les activités de leurs partis. C’est pourquoi, des observateurs bien avertis qualifient la consigne du Premier ministre donnée aux membres du gouvernement de multiplier des missions à l’intérieur du pays comme une porte ouverte à toutes sortes d’activités dont cette espèce de missions fictives. Où est donc le changement proclamé urbi et orbi ?