Justice : Alou Nampé nommé procureur de la République près le tribunal de première instance de la Commune III du district de Bamako en charge du Pôle économique et financier
La remise en marche d’un Etat de droit ne peut se faire sans une réelle application de la loi. Et aucune loi ne sera appliquée tant que l’impunité continue d’émerger. C’est en effet pour pallier ce manquement grave que le Conseil supérieur de la Magistrature a examiné et délibéré sur le projet portant nomination de 119 magistrats du Ministère public et des juges de paix à compétences étendues. A l’issue de la réunion en session ordinaire ce mardi 13 mai 2014, au palais de Koulouba, sous la haute présidence du président IBK. Parmi lesquels, Alou Nampé comme Procureur de la république près le tribunal de première instance de la commune III du District de Bamako en charge du pôle économique et financier.
Il faut rappeler que le titulaire de ce poste en la personne du Procureur d’Alou Nampé est appelé à assumer des responsabilités particulièrement plus lourdes par rapport à ses autres collègues à travers les tribunaux du pays. Basé à Bamako,les grands dossiers de corruption et d’infractions à la loi pénale ne manqueront pas. En tout cas il a du pain sur la planche et ce nouveau poste ne sera pas du tout un lieu de repos pour lui. C’est pourquoi il est important de se demander pourquoi à lui est confiée cette mission ô combien difficile ?
Qui est-il ? D’où vient-il ? Quels sont ses atouts ?
Quinquagénaire, Alou Nampé n’est pas un inconnu du monde judicaire malien.
Après son diplôme d’Ecole nationale d’administration en poche, il est admis à l’Institut nationale de formation des juges(INFJ). Son premier poste fût alors celui de juge au siège à Mopti pendant deux ans, de 1991 à 1993. De Mopti, il sera nommé substitut du procureur de Ségou jusqu’en 1995.
De 1995 à 1998 il est nommé Juge de Paix à compétences étendues,à Bourem (dans la région de Gao) où il passera trois ans. Et comme en cette année 1998, une révolte populaire a fait partir le juge de Bougouni de l’époque, il fallait un homme qui puisse faire en sorte que la justice y reprenne son cours. Alors de Bourem, le procureur Nampé est appelé en urgence à Bamako d’où il prendra fonction et ira occuper le poste vacant du juge chassé de Bougouni. Sur place, avec son expérience de magistrat et le souci de préserver l’intérêt de la collectivité, Nampé est arrivé à réconcilier les populations avec la justice locale. C’est une victoire. C’est là qu’il prit son méritoire grade de Procureur de la République.
Par la suite, le désormais Procureur de la République beaucoup apprécié de la population de Bougouni est muté à Koutiala notamment où il remplace un juge décédant et tînt une première session d’assises. Le juge en question aurait été selon certaines langues, « tué par des gris-gris (on lui aurait jeté un mauvais sort).» « Des superstitions !», qualifia-t-il ces anecdotes et occupe le poste sans inquiétudes jusqu’en 2004.
En 2004, le Procureur Nampé est nommé chef de cabinet de Abdoulaye GarbaTapo, alors Ministre de la Justice. Au départ de Tapo du Ministère en cette même année, Alou Nampé est nommé Procureur de la République en Commune I de Bamako. Là encore, il occupe cumulativement à son poste de Procureur de la République, celui du Procureur du Tribunal militaire de Bamako, et celui du magistrat conseil de l’ordre des pharmaciens du Mali.
En 2008, il est Procureur de la République près le Tribunal de Kati jusqu’en 2011 où il sera encore Procureur de la République en Commune II du District de Bamako.
C’est donc de la Commune II qu’il vient d’être nommé le mardi dernier à l’issue de la réunion en session ordinaire de la Magistrature suprême, sous la haute présidence de son excellence le Président Ibrahim Boubacar Keita, Procureur de la république près le tribunal de première instance de la commune III du District de Bamako en charge du pôle économique et financier de Bamako.
« L’avantage que j’ai aujourd’hui, c’est que je n’ai été que Procureur depuis dix ans. J’arrive au moins avec une bonne expérience de Procureur », a-t-il laissé entendre.
Pour celui qui est appelé Ministère public ‘’chargé de mettre en mouvement l’action publique, c’est-à-dire d’engager des poursuites contre les auteurs des infractions à la loi pénale’’, « le travail se fera dans la légalité !» Quant aux difficultés des missions à lui assignées, il en est conscient, -et estime que « c’est un travail d’équipe qui, au regard des expériences de tous, va faire des résultats à hauteur de souhait en la matière.»
Pour éviter toute cacophonie, celui qui est encore appelé Procureur anti-corruption chargé du pôle économique rappelle que « le ministère public est sous la hiérarchie du pouvoir politique par le biais du ministre de la Justice Garde de sceaux, en passant harmonieusement par le Procureur général.»
Il faut espérer qu’un homme au parcours aussi brillant, puisse tout bonnement servir un peuple aussi assoiffé de justice et de paix sociale.
Informations recueillies par Issiaka M Tamboura et KadiatouSy