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Mali : le Premier ministre à Tombouctou, manifestation dispersée à Kidal
Publié le vendredi 16 mai 2014  |  AFP


© aBamako.com par A.S
Marche pour dénoncer la situation de Kidal : La Comode monte au créneau
Bamako, le 29 décembre 2013. La Coordination Malienne des Organisations Démocratiques (Comode) a organisé une grande marche pacifique ce dimanche , pour dénoncer la situation qui prévaut actuellement à Kidal et qui menace dangereusement l’intégrité du territoire national.


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Tombouctou - Le Premier ministre du Mali, Moussa Mara, a entamé vendredi par Tombouctou une visite dans le nord du pays qui le conduira à Kidal où, selon des sources concordantes, des manifestants hostiles à son déplacement ont été dispersés par les forces internationales.
En novembre 2013, son prédécesseur Oumar Tatam Ly avait été contraint d'annuler une visite à Kidal après l'intrusion de manifestants hostiles sur l'aéroport de ce chef-lieu de région de l'extrême Nord-Est (plus de 1.500 km de Bamako), fief de rebelles touareg dont ceux du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA).

Vendredi matin, un responsable du gouvernorat de Kidal avait indiqué à l'AFP que quelques centaines de personnes, surtout des jeunes et des femmes, s'étaient rendus à l'aéroport pour manifester contre l'arrivée de M. Mara, son premier voyage dans la région depuis sa nomination début avril.

Les manifestants ont été dispersés par des membres de la mission de l'ONU au Mali (Minusma), selon des habitants de Kidal et une source militaire malienne. La force de l'ONU et l'armée française (opération Serval) sont déployées au Mali dans le cadre d'une intervention militaire internationale déclenchée en janvier 2013 par Paris, pour chasser des groupes islamistes armés ayant occupé plusieurs mois le Nord.

Une source hospitalière a fait état d'au moins quatre civils blessés dans des échauffourées vendredi sur la piste de l'aéroport entre membres de la Minusma et manifestants. Ces derniers, selon des habitants, ont jeté des pierres sur les forces de sécurité, qui ont fait usage de gaz lacrymogènes. Interrogée sur le sujet, une source à la Minusma a indiqué que cette
mission procédait à la collecte des informations sur le terrain.

Selon Moussa Ag Assarid, un responsable du MNLA qui a joint l'AFP à Dakar, il y a eu "onze blessés dont trois par balle" et deux d'entre eux "sont des blessés graves". M. Ag Assarid, habituellement basé en Europe, a affirmé se trouver vendredi à Kidal où, selon lui, "entre 2.500 et 3.000 personnes, essentiellement des femmes et des enfants", se sont rassemblées plusieurs heures durant à l'aéroport. Il a soutenu que c'était la Minusma qui était d'abord intervenue

contre les manifestants, avant d'être rejointe par des soldats maliens. "Il y a eu une manifestation à Kidal sur la piste de l'aéroport, mais qui a été dispersée par la Minusma" et les soldats français, a de son côté déclaré la source militaire malienne, sans pouvoir fournir "un quelconque bilan". La visite de Moussa Mara dans le Nord se poursuivra jusqu'à lundi. Il se
rendra samedi à Kidal, puis séjournera dimanche et lundi à Gao (nord-est), selon son programme.

En dépit de la manifestation à Kidal, son déplacement dans cette ville est maintenu, a indiqué à l'AFP son entourage. A Tombouctou, ville mythique située à 900 km au nord de Bamako, Moussa Maraétait accompagné d'une délégation comprenant le chef de la Minusma Bert
Koenders, la secrétaire d'Etat française chargée du Développement et de la Francophonie Annick Girardin, et le commissaire européen au Développement Andris Piebalgs.

"C'est ma première visite en Afrique depuis ma nomination. Nous sommes à Tombouctou pour soutenir le retour à la paix dans le nord du Mali", a affirmé Mme Girardin, soulignant avoir visité sur place "un important projet de construction d'une route qui permettra de désenclaver la région".

Par ailleurs, en marge de son déplacement à Tombouctou, M. Piebalgs et le directeur du bureau de l'Unesco à Bamako, Lazare Eloundou Assomo, ont signé un accord qui permettra de financer la restauration du patrimoine culturel de Tombouctou, à hauteur de 500.000 euros alloués par l'UE. Cet accord permettra à l'Unesco notamment de coordonner la reconstruction
des mausolées historiques détruits par les islamistes, la réhabilitation des mosquées et bibliothèques privées, et "la sauvegarde des manuscrits de la région de Tombouctou, gravement endommagés pendant le conflit qu'a connu le pays entre 2012 et 2013", selon un communiqué de l'Unesco reçu par l'AFP.

str-sd-cs/sym

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