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Camp militaire de Kayes : Le commandant intérimaire de régiment menacé de mort
Publié le samedi 17 mai 2014  |  Le Débat




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Le commandant intérimaire de régiment du camp militaire de Kayes est menacé de mort. Des mécontents du camp Malamine Dramé n’ont pour le moins apprécié l’opération «frigo» enclenchée en début avril 2014 par la hiérarchie militaire et dirigée par le capitaine Souleymane Keïta, commandant intérimaire de régiment.C’était en début avril 2014. Ce moment est synonyme de forte chaleur au Mali et d’une grande consommation d’électricité. Pour pallier les insuffisances d’électricité et désagréments, la hiérarchie militaire, sous la houlette du commandant de zone le lieutenant colonel Salif Baba Dao, a décidé de faire quelque chose. Il leur a alors fallu mener une enquête pour déceler l’origine de la consommation abusive d’électricité.

Le commandant intérimaire de régiment, le capitane Souleymane Keïta, est choisi pour diriger cette enquête. Il n’en fallait pas plus pour que l’équipe du capitane Keïta se rende à l’évidence d’un incroyable abus de biens publics. L’électricité au camp, plutôt que de servir les habitants du camp, était détournée par certains militaires et familles de militaires au seul but de se faire de l’argent. Comment ?

Dans des familles de militaires, il s’est avéré que des frigos étaient entassés, tous branchés et utilisés pour des besoins commerciaux. Dans une seule famille, au moins deux frigos sont sous tension. Sinon 3, 4, voire 5 frigos qui s’y trouvent. Le comble est que dans la grande majorité des cas, ces frigos n’appartiennent ni au militaire ni à son épouse. Mais ils sont propriétés de tierces personnes extérieures au camp. Par exemple, un propriétaire de frigo, pour des soucis d’économie, entretient un deal avec un militaire. Il place son frigidaire chez ce dernier et ne paye rien comme facture d’électricité à la fin du mois. Il sait bien que dans le camp militaire, l’électricité est gratuite dans les foyers.

En contrepartie, le militaire, son épouse ou quelqu’un d’autre de sa famille, perçoit une somme forfaitaire que lui verse mensuellement le propriétaire du frigidaire. Combien ? Dix, quinze mille ou plus, selon le nombre ou la capacité du frigidaire. Alors, combien cela coûte-t-il à l’Etat ? Plusieurs millions de nos francs, nous dit un agent d’Energie du Mali.
En engageant l’opération Frigo, le capitaine Souleymane Keïta et son équipe ont extrait des domiciles de militaires du camp Malamine Dramé de Kayes plus de 200 frigos à la date d’aujourd’hui. Cela, au grand dam des propriétaires de frigos et militaires qui en profitent.
Suite à ce coup de poing, des familles et épouses de militaires mécontents ont décidé de faire une marche de protestation. Suite à l’intervention du commandant du camp, le lieutenant colonel Salif baba Dao, cette marche a été annulée. Cependant, à Kayes, le capitaine Keïta est indexé comme l’ennemi public n°1 de certains militaires et leurs familles. Ils estiment que ce jeune officier est à la base de leur malheur. «Il doit payer le prix fort», ruminent-ils. Dès lors, un jour ne passe sans que le capitaine Keïta ne reçoive une menace, et même des menaces de mort.
Selon des témoins contactés sur place, des militaires ont juré de faire la peau au capitaine Souleymane Keïta, quitte à employer la magie noire. En tout cas, dans le camp Malamine Dramé de Kayes, le capitaine a le soutien ferme de sa hiérarchie. «Il n’a fait que son devoir de chef et c’est pour cette raison qu’il occupe ce poste de commandant intérimaire de régiment», soutient-on à Kayes.
Face à la situation, les autorités et chefs militaires de notre pays sont fortement interpellés. Ils doivent tout faire pour apaiser la tension entre militaires du camp de Kayes, afin d’éviter une escalade qui n’augure rien de bon pour la sécurité nationale.
Seybou Keïta

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