Le Mali est pris dans un cercle vicieux qui l’oblige en même temps de dépendre de l’aide extérieure et de s’endetter pour subvenir à ses besoins. Résultat de ce cycle infernal, la dette extérieure et intérieure de notre pays ne cesse d’augmenter. Il s’agit d’énormes sommes d’argent que doit payer, tôt ou tard, le contribuable malien.
A la faveur du recouvrement de l’intégrité territoriale, les indicateurs sont passés au vert en ce qui concerne l’économie malienne. Mais, la prudence doit être de mise. Il est fort probable que notre économie soit freinée par une dette abyssale. Le Mali est classé parmi les pays pauvres et très endettés (PPTE) et il est classé 182e sur 187 dans l’indice de développement humain du PNUD (2012). Comment cela peut s’expliquer, alors qu’avant la crise, notre pays jouissait d’un taux de croissance annuel de 5% en moyenne ? Certes, la mauvaise gouvernance est en cause. Mais elle n’est coupable qu’en partie.
Selon le site internet du CIA américain (Central Intelligence Agency), la dette extérieure du Mali s’élevait à1.584.943.868.595,96 de F CFA en décembre 2013. Ce qui veut dire que la croissance économique du Mali, fut-elle exemplaire, ne peut valablement lui être bénéfique, puisque la majeure partie de ses richesses devront servir à rembourser les Etats et organismes donateurs.
Quant à la dette intérieure, en l’absence de chiffres officiels, il est difficile à quantifier. A en croire, Tiébilé Dramé, président du Parena, elle s’élèverait à plus de 1000 milliards de F cfa. Il s’agit de l’argent que le Trésor Public doit aux différents fournisseurs de l’Etat (banques locales, entreprises,…). En présence d’une dette intérieure extrêmement importante, l’économie nationale ne peut tourner. La création d’emplois, d’entreprises et de diverses sortes d’investissements sont, de ce fait, difficiles à mettre en œuvre. Les organismes qui sont censés être le moteur de l’économie nationale ne peuvent jouer leur rôle puisque l’Etat les doit des sommes faramineuses.
En attendant, que font nos autorités ? Pas grand-chose, si ce n’est se laisser entrainer par ce cycle vicieux.
En réalité, le Mali comme la plupart des pays d’Afrique occidental, ne jouit pas d’une véritable indépendance. Comment un Etat souverain ne pouvant vivre sans l’aide extérieure qui l’oblige à s’endetter peut-il prétendre être indépendant ?
Le premier président de la République du Mali avait certainement raison lorsqu’il disait qu’un Etat ne saurait être indépendant tant qu’il sera à la merci de tel ou tel pays, sur le plan économique.